Jan 152017
  

 

 

 

« Les détenus constituent une population particulièrement vulnérable : ils sont en moins bonne santé que la population générale, et ce, dès leur entrée en détention ». C’est par ces mots que l’agence Santé Publique France introduit l’étude qu’elle a menée en milieu carcéral en collaboration avec l’administration pénitentiaire en France.

« L’état de santé dégradé des personnes détenues constitue un enjeu de santé publique à part entière », poursuit l’agence, qui souligne que la population carcérale apparaît, dans une forte proportion, « comme une population socialement défavorisée, qui cumule les facteurs de risque liés à la précarité. Elle est également exposée à des risques liés à l’enfermement et à la privation de liberté susceptibles d’être aggravés par les conditions de détention ».

Femmes : 20 fois plus de suicides

D’o├╣ des études spécifiques à l’état de santé de cette population et aux risques sanitaires auxquels elle est exposée. L’étude (1) montre ainsi que, sur 10 ans, la moitié des 2 541 décès chez les détenus étaient des suicides.

Ce taux est nettement plus élevé que dans l’ensemble de la population française (7 fois plus pour les hommes et 20 fois pour les femmes). En revanche, la mortalité par  » causes naturelles « , à l’exception du sida, était moins importante chez les personnes écrouées que dans l’ensemble de la population française.

Cette étude originale issue du croisement des certificats de décès et des informations transmises par l’administration pénitentiaire, constitue « un pas vers un système de surveillance épidémiologique des suicides en détention », précise l’agence.

Pathologies associées

En effet, les données des décès sous écrou transmises par l’administration pénitentiaire ont été appariées à celles des certificats de décès de la base nationale de mortalité du CépiDc-Inserm afin d’étudier les pathologies associées aux suicides et autres décès survenus en milieu carcéral. Une méthode inédite, alors que les déclarations de suicides semblent sous-estimées dans les certificats de décès.

Dans plus de la moitié des certificats de décès des personnes décédées par suicide sous écrou, aucune pathologie somatique ni psychiatrique n’a été mentionnée, les pathologies psychiatriques, mentionnées dans seulement 15,5 % des cas, étaient vraisemblablement sous-déclarées.

La mise en place d’une surveillance épidémiologique des suicides en détention nécessiterait un retour aux dossiers médicaux ou une interrogation des unités sanitaires en charge de la personne détenue décédée, ainsi qu’une amélioration de transmission des informations par les instituts médico-légaux vers le CépiDc-Inserm.

« L’amélioration des remontées d’information médicale, et en particulier celles relatives aux éventuelles pathologies (psychiatriques ou somatiques) associées au suicide, permettrait d’analyser les facteurs environnementaux liés à la détention et les facteurs liés à la morbidité des personnes écrouées », conclut l’agence.

(1) Suicides et autres décès en milieu carcéral en France entre 2000 et 2010. Apport des certificats de décès dans la connaissance et le suivi de la mortalité.

Leptospirose : mesures renforcées

Récemment, la Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté a émis un rapport apocalyptique sur l’état de la prison de Fresnes, o├╣ la présence de rats (morts et vivants) fait craindre un risque épidémique. Les rats sont en effet vecteur de la leptospirose, une maladie potentiellement mortelle. Deux détenus ont été infectés cette année.

A la suite de ce signalement, Santé Publique France a commandé en février 2016 une étude intitulée  » Investigation de cas groupés de leptospirose parmi les détenus d’un centre pénitentiaire d’├Äle-de-France « , qu’elle publie ce mardi.
« Á l’issue de cette investigation (ÔǪ), aucun autre cas n’a été mis en évidence et des actions préventives ont pu être mises en place, au bénéfice des personnes détenues comme du personnel pénitentiaire : renforcement des mesures de lutte contre la colonisation des rats (réservoirs de la bactérie responsable de cette maladie), moyens de protection individuelle et rattrapage vaccinal pour les personnes occupant une activité à risque ».

par la rédaction de Pourquoi Docteur

Juin 012014
  

La loi de Christiane TAUBIRA visant à la prévention de la récidive vient – enfin ! – devant l’Assemblée Nationale ce mardi 3 juin 2014 après avoir été examinée ce mardi 27 mai 2014 par la Commission des Lois. Une loi minimaliste, que nous défendons avec ardeur car elle vise quand même à limiter le recours au tout-carcéral et à développer les peines alternatives. Ce n’est pas Christiane TAUBIRA que nous défendons : ce sont les iodées qu’elle porte et qui sont celles de tous les militants sérieux qui s’intéressent aux conditions carcérales depuis 20 ans. Beaucoup de stupidités ont été dites ou écrites depuis 18 mois. François KORBER, délégué général de l’association ROBIN DES LOIS se livre ici à une  » Désintox » .

Réforme pénale : les contre-vérités
avec Robin des Lois

Récemment, un document a fait un peu parler de lui : un argumentaire du Ministère de la Justice qui répond à un certains nombres d’idées reçues qu’on entend au café du commerce sur le projet de loi Taubira.
Nous allons revenir sur certains points de ce document tels que  » Le taux d’incarcération en France est nettement inférieur à la moyenne européenne « qui est trompeur puisqu’il s’agit d’un taux médian,  » 100 000 peines de prison ne sont pas exécutées chaque année « alors qu’en réalité il s’agit d’un flux, sans oublier  » Christine Taubira vide les prisons « sachant qu’il n’y a jamais eu autant de détenus en France !

Retrouvez l’article complet sur www.maveritesur.com

 Publié par à 21 h 22 min
Déc 012013
  

Un remarquable article de Laurence NEUER sur LE POINT.fr vient expliquer « pourquoi la SU├êDE ferme des prisons ? » Il en est de même en FINLANDE et aux PAYS-BAS o├╣ la surpopulation carcérale n’existe plus, pour d’autres raisons. Alors, la FRANCE – qui passe son temps à donner des leçons au monde entier – serait-elle plus bête que les SUÉDOIS ou les HOLLANDAIS ? Qu’attendons – nous pour engager une grande politique de prévention de la délinquance et de lutte contre la récidive ? Il faut en finir avec la minable politique politicienne sur ces questions pour qu’elles deviennent « une grande cause nationale ».

François KORBER

Ils le font. Pourquoi pas nous ?
Ils le font.
Pourquoi pas nous ?

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Quatre prisons centrales et une maison d’arrêt viennent de fermer en SU├êDE. La raison ? Une « fréquentation » en chute libre. Selon un article du quotidien britannique The Guardian datant du 12 novembre, le nombre de personnes incarcérées en Suède a dégringolé de 6 % entre 2011 et 2012 alors que depuis 2004, la baisse était d’environ 1 % par an*. Et cette tendance devrait se poursuivre les deux prochaines années, a même pronostiqué Nils OBERG, directeur des services pénitentiaires et de probation du pays. Mais quel est donc le secret du système suédois ?

Réduire les peines

Est-ce l’effet, décuplé ici, de la diminution générale de la délinquance observée dans les pays occidentaux depuis cinq à dix ans ? « L’expérience montre qu’il n’y a pas de relation directe entre le niveau de criminalité et la population carcérale, dans la mesure o├╣ il y a toute une série d’étapes procédurales entre l’acte délictueux et l’arrivée du condamné en prison », répond Norman BISHOP, ancien chef du groupe pour les recherches et le développement au sein de l’administration centrale du Service suédois des prisons et la probation.

Faut-il alors attribuer ce phénomène à une politique pénale plus douce favorisant les peines en milieu ouvert au détriment de l’enfermement ? Ou encore, à la réduction de la durée des peines prononcées par les tribunaux ? « Une décision de la cour suprême rendue en 2011 a conduit les tribunaux à se montrer moins sévères dans les affaires de drogue par exemple, explique Norman BISHOP. Le message véhiculé par cette décision était d’amener les juges à fonder leurs décisions non seulement sur le type et la quantité de drogue saisie, mais aussi sur des circonstances telles que l’usage – privé ou professionnel – ou la participation à une organisation de criminalité organisée. L’application de ces critères avait en l’espèce conduit la Cour à réduire une peine d’emprisonnement de 14 ans à 4 ans ». Et, selon le principe des vases communicants, plus les peines sont courtes, moins il y a de prisonniers.

La réduction de la durée des peines ne concerne pas seulement les affaires de drogue. Dans les affaires de petite ou moyenne importance, les juges sont aussi moins sévères qu’ils ne l’étaient auparavant. Ainsi, fait observer le professeur de criminologie à l’université de Stockholm Hanns von HOFER, la chute de la population carcérale concerne à 36 % des condamnés pour une affaire de drogue, à 25 % des condamnés pour vol, mais à seulement 12 % des auteurs de crimes violents.

Prévention

Modèle du genre, la FINLANDE, dont la population carcérale était quatre fois supérieure à celle de ses voisins scandinaves dans les années 1950, est parvenue à la ramener au même niveau que ces derniers. Ce résultat est le fruit d’une série de mesures, à commencer par l’abolition de cette très longue peine dénommée preventive détention réservée aux récidivistes coupables de vols et de faits graves de violences. Ce qui, en l’espace d’un an, a fait chuter le nombre de prisonniers de 90 %. La FINLANDE a aussi adouci son système de répression et multiplié les alternatives à l’incarcération, ce qui, de fait, a permis de réduire le nombre d’entrées en prison.

L’approche scandinave de la prévention a également sa place dans la diminution de la population carcérale. Dans ces pays, « la loi pénale est moins basée sur la peur que sur l’acceptation du caractère moralement blâmable de l’acte transgressif », note un rapport du National Research Institute of Legal Policy**. Cette appropriation de la loi par les justiciables fait naturellement écho à l’idée selon laquelle « la meilleure politique criminelle réside dans une bonne politique de développement social » basée sur la solidarité et la moralité sociale, mais aussi sur un ensemble de mesures de prévention telles que la vidéosurveillance ou le renforcement de la sécurité dans les commerces.

Citoyens bénévoles, passerelles vers la sortie de la délinquance

Dernier facteur susceptible d’influencer à la baisse le taux d’occupation carcéral : la sortie de prison. Contrairement à la FRANCE o├╣ 80 % des détenus sont confrontés à des sorties sèches, la SU├êDE pratique systématiquement la libération conditionnelle automatique aux deux tiers de la peine. Sortir plus tôt, c’est bien, ne pas y entrer, c’est mieux. « Nous sommes conscients qu’il faut éviter le plus possible la prison, qui est l’école du crime », rappelle Norman BISHOP. En outre, ajoute l’expert, « tout est mis en oeuvre pour que les détenus renouent avec la vie civile à leur sortie de prison. Et des bénévoles les y aident. Par exemple, ceux de l’association privée CRIS (Criminals Return Into Society) les contactent lorsqu’ils sont encore incarcérés et les rencontrent à leur sortie pour s’assurer qu’ils ne rejoignent pas des cercles criminels. » Des citoyens bénévoles assistent aussi le Service des prisons et probation, chargé de la supervision des probationnaires et des détenus libérés conditionnellement. Ils permettent aux condamnés de reprendre plus facilement contact avec la société civile. « C’est l’ensemble de ces facteurs qui influence positivement le taux d’occupation des prisons », souligne Norman BISHOP.

* en France, le nombre de personnes sous écrou connaît une légère augmentation au cours des 12 derniers mois (1 956 personnes sous écrou de plus, taux d’accroissement annuel de + 2,6 %). L’effectif atteint au 1er octobre 2013 (78 363) reste proche du record absolu du 1er juillet 2013 (80 700).

** « Regulating the prison population : Experiences from a Long-term Policy in Finland »

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à lire, sur le même sujet , l’article d’Olivier TRUC, correspondant du MONDE à STOCKHLOM

 » En SU├êDE, les prisons mettent la clef sous la porte »

publié dans M. le Magazine du MONDE le 22 novembre 2013

prison Suede

la prison moderne de SALVIK à H├äRN├ûSAND

 Publié par à 19 h 13 min
Sep 082013
  

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François KORBER était l’invité de Thierry ARDISSON ce samedi 7 septembre 2013 à 19 heures dans SALUT LES TERRIENS (sur CANAL + en clair) . Il a , de l’avis général, brillamment défendu la nouvelle politique pénale que nous appelons tous de nos vœux… face à Patrick BALKANY, député-Maire U.M.P. de LEVALLOIS – PERRET, qu’il a, semble-t-il, presque convaincu !

pour revoir la séquence en replay cliquer ici c’est à 16 minutes et 30 secondes !

 

salut les Terriens

 

 Publié par à 12 h 48 min
Sep 012013
  

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Dans un entretien avec SUD-OUEST de ce samedi 31 août 2013 – o├╣ un très large dossier est consacré à la future réforme pénale, François KORBER, délégué général de « ROBIN DES LOIS », défend et explique, inlassablement, la nécessité absolue de la réforme pénale, actuellement portée par Christiane TAUBIRA. Il dénonce,, une fois de plus, l’absurde , artificiel et stupide clivage entre supposés,  » laxistes » et supposés  » sécuritaires ».

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page 1

https://robindeslois.org/wp-content/uploads/2013/09/OgzTemp_41517.6145371.pdf

page 2

https://robindeslois.org/wp-content/uploads/2013/09/sud-ouest-03.pdf

François KORBER

François KORBER

 Publié par à 15 h 12 min
Juin 092013
  

 


Nous continuons de soutenir Stéphane RAYE qui a eu le courage de dénoncer l'enfer de CHATEAUDUN. Les Droits de l'Homme ne se découpent pas en tranches. Il n'est pas admissible que des personnes détenues soient violées, rackettées, ou gravement frappées , tout comme leurs familles ou les personnels qui doivent gérer l'ingérable. Cette situation perdure depuis 10 ans. Il est temps d'y mettre fin. Après renvoi, le Tribunal de CHARTRES examine l'affaire ce lundi 10 juin à 13 heures 30. Nous espérons que Stéphane RAYE sera recoonnu comme victime et relaxé.
 Publié par à 16 h 28 min
Sep 272012
  

Jean LEYMARIE

 

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François Korber : plaidoyer pour une nouvelle politique pénale

 

le délégué général de ROBIN DES LOIS était l’invité de Jean LEYMARIE ce mardi 25 Septembre 2012 à 09 h45
(Ré)écouter cette émission sur le site de FRANCE-INFO

écouter le son depuis le site de « ROBIN DES LOIS » en cas de nouvelle menaces sur FRANCE-INFO. La vidéo de l’émission a, déjà, été retirée dès le mercredi 25 à la suite de menaces de procès du pseudo-Institut pour la Justice, en réalité une très agressive et dangereuse association d’extrême -droite, sous marin du FRONT-NATIONAL et de quelques nostalgiques de la Collaboration abusivement présentés comme « experts » . Cette exigence d’un retrait de la vidéo est d’ailleurs stupéfiante de la part des « maniaques de la vidéo  » que sont les « chefaillons » de l’ I.P.J. A moins que l’ I.P.J. n’ait que trop bien mesuré l’impact de ce « Plaidoyer » avec son et images, compte tenu des usages crapuleux qu’ils ont fait de diverses vidéos de propagande populiste ? Refusant de céder aux menaces de ce groupuscule fascisant, la Direction de FRANCE-INFO n’a, bien évidemment, pas accepté de retirer le fichier-son et la vidéo de l’émission. Toutefois, l’excès de zèle d’un anonyme a entraîné le retrait de la seule vidéo, déclenchant des centaines de mails de sympathisants qui arrivaient pour dire :  » On ne peut plus accéder à la vidéo » .

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Alors que la nouvelle Garde des Sceaux met progressivement en place une nouvelle politique carcérale, le délégué général de l’association ROBIN des LOIS milite pour en finir avec la « culture du cachot » (l’expression est de Jean-Jacques URVOAS, actuel Président de la Commission des Lois).

Les peines de prison auraient doublé en 20 ans, preuve selon François KORBER que le laxisme en matière pénale est un mythe. Il poursuit : « la surpopulation engendre la récidive« .

La priorité est de désengorger les maisons d’arrêt, o├╣ certains détenus dorment par terre. Et pour lutter contre la surpopulation carcérale, François KORBER, délégué général de l’association ROBIN des LOIS ,voudrait voir se développer les aménagements de peine, les travaux d’intérêt général et les bracelets électroniques pour les plus petits délits.

Les travailleurs sociaux sont aussi trop peu nombreux. Psychologues, médecins, psychiatres et éducateurs : « l’accompagnement humain est primordial » conclut François KORBER.

 

 Publié par à 20 h 37 min
Sep 022012
  

Une des cellules de la Maison d’ Arrêt de DOUAI. Conçue pour 389 détenus, cette prison en abrite plus de 600 JP GUILLOTEAU / L’EXPRESS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le numéro de « L’ EXPRESS » paru ce mercredi 29 août, François KOCH publie un remarquable article sur les tares de « nos » prisons. Insolubles, tant le système est archaïque , sclérosé et criminogène. Il est temps que les Français prennent conscience de la vanité de la surenchère carcérale, et de la nécessité, dans de très nombreux cas, de « punir autrement » que par la prison, c’est-à-dire en interpellant les Communes – de droite comme de gauche – pour qu’elles mettent en place des T.I.G. et d’autres peines alternatives. Puis, en aval, en cas d’incarcération absolument indispensable, en développant les aménagements de peine et une aide réelle à la réinsertion. Les solutions existent. Elles ont fait leurs preuves. Mais aucun Gouvernement, depuis 30 ans , n’a pris le problème à bras-le – corps, même si, depuis quelques années, le P.S.E. (bracelet électronique), par exemple, s’est très légèrement développé. Alors, là aussi, « le changement, c’est maintenant » ! Combattre ce système épouvantable, c’est se battre pour les Droits de l’Homme. De tous les hommes et femmes de ce Pays. En évitant de « fabriquer » des récidivistes à la chaîne, on luttera efficacement pour la Sécurité de tous. A long terme.

lire l’article sur le site de L’EXPRESS (cliquer ici)

télécharger l’article ( cliquer ici)

 

 Publié par à 22 h 16 min
Août 092012
  

Le dimanche 24 octobre 2010, Michèle ALLIOT-MARIE faisait annoncer, au 20 heures de TF1 – dans un sujet o├╣ François KORBER dénonçait, une fois de plus, le racket et la gabegie des locations de télés en prison – que la location mensuelle serait réduite à 8 euros, soit (en réalité) le prix coûtant. On devait apprendre ultérieurement que cette grande réforme était matérialisée par une NOTE de M. Jean-Amédée LATHOUD – le très oubliable D.A.P. de l’époque – pour entrer en vigueur le 1er janvier 2012 dans tous les Établissements à Gestion Publique, et le 1er janvier 2013 dans les Établissements à Gestion Déléguée. Aussitôt après l’annonce de cette victoire l’association ROBIN DES LOIS lançait sa nouvelle campagne contre le scandale des tarifs de cantine, ces deux dossiers étant parfaitement liés depuis les rapports de la Cour des Comptes de 2006 et de juillet 2012.

Pour des raisons stratégiques, il nous était apparu indispensable de ne pas mélanger les deux combats, chacun des deux devant être traité l’un après l’autre. Il ne s’agissait pas de « fournir du caviar aux personnes détenues » mais, simplement, de faire en sorte qu’elles ne soient plus rackettées, soit par malhonnêteté (fréquente dans les locations de télés) , soit par incompétence (dans le dossier des cantines), la Cour des Comptes reprochant à l’Administration Pénitentiaire d’être incapable d’effectuer des achats groupés, ou bien à l’échelon des D.I.S.P., ou bien à l’échelon national, comme le fait n’importe quelle entreprise dotée d’un peu de bon sens. Les dépenses des personnes détenues pour la vie quotidienne (cantines, télés et location des frigos) représentent, en effet, 90 millions d’euros par an. De quoi « peser » face à des fournisseurs. A condition de le vouloir… Nous sommes heureux d’avoir un peu – beaucoup « violé » les responsables de cette gabegie aux frais des personnes détenues, à commencer par Michèle ALLIOT-MARIE qui expliqua pendant un an qu’elle « réfléchissait »…

Il était littéralement in-supportable de voir des « responsables » mépriser à ce point la misère qui sévit souvent en prison, sachant que 30 % seulement des personnes détenues peuvent avoir un travail rémunéré, et que les familles – lorsqu’elles existent – se saignent aux quatre veines pour envoyer des mandats à « leur » prisonnier – votre frère, votre fils, votre père , peut-être – afin de lui permettre de ne pas tout à fait crever de faim.

Comme pour les télés, notre campagne (fin 2010 – année 2011) fut acharnée, et nous remercions – au nom des « sans voix » – tous ceux qui nous ont aidés en la relayant : journalistes intéressés par ces questions, associations amies, et acteurs divers de la vie carcérale. Sans oublier toutes les personnes détenues qui nous ont adressé – souvent en prenant des risques – des bons de cantine, des tarifs, et des étiquettes, notamment après notre appel relayé par OUEST-FRANCE. De quoi établir un dossier comparatif accablant.

C’est le détail de cette belle victoire que relate avec précision OUEST-FRANCE de ce mercredi 8 août 2012. Malgré les abjections distillées depuis 3 mois par l ‘U.F.A.P. et par F.O. Pénitentiaire. Nous y reviendrons. Seul bémol, et de taille: la réforme ne concerne, pour l’instant , que les 150 E.G.P. (Établissements à Gestion Publique). Le fossé et l’iniquité se creusent donc encore un peu plus entre les personnes détenues dans les E.G.P. et celles détenues dans les E.G.D. (Établissements à Gestion Déléguée) inexactement appelés « prisons privées ») , chers aux Sarkozystes et … ruineux pour le contribuable.

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 Publié par à 21 h 05 min
Août 062012
  

François KORBER, délégué général de « ROBIN DES LOIS », était l’invité de la Matinale de FRANCE-CULTURE ce mercredi 8 août 2012, de 8 heures 30 à 9 heures. Thème général : les questions carcérales et les alternatives à la prison.

 

 

 

François KORBER

 

écouter le podcast de l’émission (cliquer ici) fichier-son en attente

 Publié par à 20 h 14 min