Mai 212010
  

Garde à vue AFP-Jean-Philippe-KSIAZEK

La Garde à Vue, comme la prison, cela peut vous arriver demain. C’est le résultat de la pétainisation de la Société depuis 10 ans, des fichages, des lois liberticides et de la dérive sécuritaire que tant de « braves gens » ont cautionnée au nom d’une prétendue « lutte contre l’insécurité ».

L’an dernier, plus de 800 000 personnes ont été placées en GAV. Mais le jour o├╣ cela vous arrivera, il sera trop tard. Vous direz : « Mais ce n’est pas possible ? Je ne pouvais pas imaginer que c’était comme ça ! » C’est pourquoi nous vous informons, comme d’autres associations. En vous invitant à nous rejoindre et à diffuser le message…

Créée par la loi du 6 juin 2000, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (cliquer ici) est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République.

Rapport 2009 C.N.D.S.

En 2009, son rapport annuel (cliquer ici pour lire le rapport) épingle sévèrement les manquements des forces de l’ordre : explosion du nombre des gardes à vue, banalisation des fouilles à nu, injures ou violences volontaires, placement abusif en centre de rétention… (quelques exemples frappants relevés par LIBERATION du 19 mai 2010)

En 2009, le nombre de saisines de la C.N.D.S. enregistrées a connu une augmentation sans précédent passant de 152 en 2008 à 228 en 2009 (soit 50 % de plus) mais également par la remise en cause de son existence à travers un projet de loi organique présenté par le gouvernement le 9 septembre 2009 et qui sera débattu au Sénat le 27 mai prochain (voir L’ EXPRESS dans un article du 19 mai 2010, ‘Garde à vue : des manquements graves à la déontologie’).

Comme l’écrit LIBÉRATION dans un article du 19 mai, Police : les adieux de la commission de déontologie : « Bien que très sollicitée, la CNDS remet probablement son dernier rapport. Elle est en effet condamnée à disparaître au profit d’un Défenseur des droits, une nouvelle entité inscrite dans la Constitution et déjà largement critiquée. Le projet de loi, qui doit être débattu au Sénat avant l’été, serait loin de présenter « les mêmes garanties de contrôle », selon ses détracteurs. Le périmètre des compétences du Défenseur des droits est considérablement réduit. Davantage tourné vers la médiation que l’enquête, il pourrait se voir refuser par les autorités mises en cause « toute investigation pour des motifs de sécurité publique ou des circonstances exceptionnelles ». Une définition assez floue pour bloquer toute enquête. »

En savoir plus

Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité

dossier de presse de la CNDS du rapport remis au Président de la République et au Parlement en 2009

Rapport 2009 de la C.N.D.S.

LE PROCESSUS DE REMISE EN CAUSE DE LA C.N.D.S. (consulter les pages 5 et 6 du rapport)

Menottage – Reuters


en savoir plus sur vos droits en cas de G.A.V., un guide du Syndicat de la Magistrature

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Juin 222010
  

WITZWIL, entrée de la prison

L’été dernier, comme ses prédécesseurs de la Ve République, Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d’État à la Justice, visitait la prison de Casabianda en CorseÔǪ et en revenait avec des idées pour sortir du  » tout béton  » le plan de construction de 13 200 nouvelles places ultra modernes datant de 2002.
Casabianda est en effet un  » modèle unique  » dans le paysage carcéral français. Sans murs, sans barreaux, sans miradors, c’est une prison ouverte de 194 places o├╣ l’on ne se suicide pas, o├╣ les agressions et évasions sont rares, le taux de récidive faible et qui a un ratio surveillant-détenus les plus faibles de France ÔǪ Bref, une prison qui  » réussit  » en silence depuis soixante ans sans avoir fait l’objet d’études scientifiques ni même suscité l’intérêt des professionnels du droit. Nos voisins Belges, Irlandais, Suédois, Finlandais ou encore Danois suivent déjà, quant à eux, des recommandations de l’Organisation des Nations unies datant de 1955 (!) en ce qui concerne le développement de prisons ouvertes.

Rappel sur ce qui se fait dans d’autres pays

  La prison de GIVENICH (Luxembourg), une réalité au plus près de la vie en société, Paul-Roger GONTARD

La prison de WITZWIL (Suisse) ou la socialisation par le travail, Paul-Roger GONTARD

A WITZWIL, la prison met la charrue avant les barreaux, Libération, 27 mars 2010

  « Les prisons ouvertes » : l’exemple autrichien, Jean-Marie BOCKEL visite deux établissements pénitentiaires en Autriche

CASABIANDA (photo MaxPPP)

En FRANCE

Seul le C.D. de CASABIANDA fonctionne de cette façon…

Cette affirmation est, d’ailleurs, inexacte car le C.D. de MAUZAC (24), dans sa partie « Vieux Camp », fonctionne exactement de la même façon, seul un mince grillage séparant les personnes détenues de la liberté. Des détenus qui travaillent toute la journée, libres, dans les champs ou pour suivre des formations en relation avec les métiers de l’agriculture.

En savoir plus sur Casabianda

Le Centre de Détention de CASABIANDA – Emblématique prison de paradoxes, Mémoire de Master de Paul-Roger GONTARD, Université Paul CEZANE – Aix-Marseille III, Faculté de Droit et de Science Politique, Master 2 Lutte Contre l’Insécurité, 2008

La presse en parle

La France s’intéresse au modèle des « prisons sans barreaux », Le Monde, 12 janvier 2010

En France il faut souffrir pour sa rédemption, article de Sonya FAURE, Libération, 27 mars 2010

La France tentée par les prisons sans barreaux, article de Timothée BOUTRY, Le Parisien, 29 mars 2010 (page 1 et page2)

Dans la nature on ne s’évade pas, article de Nathalie COLIN, Revue Transrural Initiatives, mai 2010

La France veut s’ouvrir aux prisons sans barreaux, article de Marie BOETON , La Croix, 2 juin 2010

Casabianda cette prison ouverte d’o├╣ l’on se s’évade pas, article de Julie QUILICI, Corse Matin, 19 juin 2010

Rapport remis au Ministère en 2010

MISSION D’ETUDE DE FAISABILITE : Le régime ouvert de détention peut-il être étendu dans le champ pénitentiaire français ? par Paul-Roger GONTARD
Rapport
et synthèse du rapport

———————————————————————————————————————————————————————-

Pour Patrick MAREST, délégué général de l’O.I.P. : « ce rapport est une révolution culturelle ». Il souligne cependant « le risque de voir se créer un archipel carcéral » et qualifie les prisons ouvertes de « cache misère » (interview accordée du JDD, le 2 avril 2010)

ROBIN DES LOIS ne partage pas totalement ce point de vue car , depuis toujours, existent les « bonnes prisons » réservées aux détenus dociles et soumis. Et les « prisons dures » pour les rebelles et les insoumis. Ou ceux qualifiés de « dangereux » par l’Administration. Nous sommes pleinement d’accord, en revanche, avec l’idée que l’engouement pour CASABIANDA nous donne, l’opportunité de défendre de façon cohérente 1) le numerus clausus 2) les peine alternatives 3) de faire avancer l’idée des prisons ouvertes.

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Fév 152010
  

A l’occasion de la sortie en salle du film UN PROPHETE, de JACQUES AUDIARD, François KORBER, dans un article du « MONDE » en date du 26 août 2009, évoque « la restitution scrupuleuse des bruits et de l’espace d’une prison ».

UN PROPHETE est un film français réalisé par JACQUES AUDIARD en 2008. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne 9 récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le 26 août 2009 et a comptabilisé 1 249 000 entrées.

Ce film a bénéficié d’une très large et bonne critique. Rare voix discordante, Catherine CHARLES de l’A.R.P.P.I., dans une interview intitulée « PRISON BERK », sans nier la qualité cinématographique de l’œuvre, déclare : « Avec ce film, Tahar RAHIM laisse une empreinte nette et précise dans les fichiers des grands du cinéma français. Pour le coup, sans être experte amie-amie avec l’audiovisuel, je trouve qu’avec ce « prophète », au format inhabituel, AUDIARD nous parle de cinéma à défaut de prison« .

synopsis

Malik El DJEBENA, un jeune délinquant condamné à six ans de prison, est dès son entrée, contraint par un clan mafieux corse d’assassiner Reyeb, qui s’apprête à témoigner contre eux. Il devient dès lors le protégé et le larbin de César LUCIANI qui contrôle l’ensemble de la prison, les petits et gros trafics, avec l’aide de surveillants soudoyés. Petit à petit, il gagne la confiance de César qui décide de lui confier un certain nombre de missions de renseignements et de transmission d’informations avec l’extérieur. Malik organise en parallèle son propre réseau en prison avec l’aide des « barbus » et d’un gitan tout en continuant à prêter allégeance à Luciani, par crainte et intérêt.

Après avoir purgé la moitié de sa peine, Malik obtient avec l’aide de LUCIANI des permissions de sortir journalières que le vieux chef corse utilise pour organiser ses affaires mafieuses à l’extérieur. Malik devient ainsi indispensable à LUCIANI, qui, de plus, voit son influence s’amenuiser au sein de l’établissement pénitentiaire sous le double effet du regroupement des prisonniers corses près de leur famille et de la montée en puissance des chefs maghrébins plus ou moins liés aux réseaux religieux musulmans.

LUCIANI, trahi dans ses affaires à l’extérieur, décide de reprendre le pouvoir en éliminant un concurrent marseillais lié aux Italiens et des traîtres au sein de son clan. Il confie à Malik la mission de trouver une équipe pour éliminer ces personnes et de s’allier localement avec Brahim LATTRACHE pour le partage du territoire.

voir le trailer

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Jan 152010
  


Il s’agit de la première série télé en FRANCE qui traite de l’univers carcéral (cliquer ici).

Un bon réalisateur. Quelques extraits intéressants. Tout ce qui peut donner aux Français une « vraie » image de leurs prisons nous paraît positif. Reste, cependant, à voir le contenu et le scénario (non visionné).

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Mai 192010
  

Le rapport d’activité 2009 a été remis au Président de la République, au Président du Sénat et au Président de l’Assemblée Nationale, dans les premiers jours du mois de mars. Ce rapport a été rendu public lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 10 mars 2010.

Il a, en outre, été présenté aux associations intervenant dans les lieux de privation de liberté le 1er avril.

De plus, le Contrôleur général est auditionné au mois de mai par la commission des lois de l’Assemblée Nationale et du Sénat pour présenter son rapport d’activité.

Tout en approfondissant les constats opérés lors du premier rapport annuel, le Contrôleur général a développé plus particulièrement trois questions spécifiques : que fait-on d’une journée de captivité ? Quel recours à la vidéosurveillance ? Qu’est-ce que la sécurité ?

Après dix-huit mois d’activité, ce rapport est aussi l’occasion de faire le point sur les suites données par les administrations aux rapports et aux recommandations formulées par le Contrôle général.

Ce rapport comprend également :

– un bilan d’activité très détaillé, traduisant la volonté du Contrôleur général de communiquer en toute transparence sur ses missions ;

– deux rapports de visite, publiés in extenso, relatifs à un centre de rétention administrative et à une unité hospitalière sécurisée interrégionale ;

– une quinzaine de photos reflétant le quotidien de la vie dans les lieux d’enfermement ;

– une contribution d’un chercheur sur l’évolution du nombre de personnes privées de liberté depuis quinze ans.

téléchargez le rapport 2009

téléchargez les annexes

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Mai 132010
  

 

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Le 22 avril, ARTE.tv a publié le webdocumentaire PRISON VALLEY, présenté comme un « road movie participatif » à la rencontre de l’industrie de la prison aux ÉTATS-UNIS.

Ce web documentaire mêle vidéos, photos et permet aux internautes de « cheminer » à leur gré sur la « route principale » : le film ou ses « bifurcations » : portfolio, tchat, forum,… (présentation des principes interactifs ici Prison Valley : le web documentaire à l’école de la route).

Concernant les contenus du documentaire on peut légitimement se poser la question : Existe-t-il en France un risque de dérive à l’américaine ? C’est évident. En 1986, le triste Albin CHALANDON eut l’idée d’aller voir comment fonctionnaient les prisons aux ÉTATS-UNIS. C’est ainsi qu’il importa l’idée des prisons à gestion mixte, inexactement appelées « prisons privées » (nous publierons prochainement un dossier très complet sur le résultat de cette « expérience », 25 ans après).

François KORBER, délégué général de ROBIN DES LOIS, a été interviewé sur la dérive en matière de business carcéral pour les cantines et la construction de ces monstres d’acier et de béton (à voir sur le site Webdocs d’ARTE TV). Ou ci-dessous.

Vous pouvez regarder le documentaire intégralement sur http://prisonvalley.arte.tv/fr en attendant sa diffusion sur la chaîne ARTE le 12 juin, consulter le tchat avec Jean-Marie BOCKEL (prochain rendez-vous le 20 mai à 19h avec Florence AUBENAS de l’O.I.P.) ou vous joindre aux forums.

Le sujet

Fremont County, Colorado : deux villes – Ca├▒on City & Florence, 36.000 âmes, 13 prisons, 7731 détenus. Ce n’est plus un comté. Mais un complexe prisonnier, comme l’on dit complexe hôtelier. C’est Prison Valley, région paumée du Colorado. Ici, on a planté une prison dans les années 80. Puis un hôtel. Puis une autre prison. Puis un resto. Puis une troisième prison. Et encore un motel. Un cabinet d’avocats s’est installé. Puis cinq autres prisons.

C’est presque une ville modèle avec son chômage en baisse, ses 21 % de population incarcérée, ses pénitenciers dernier cri, son Supermax à demi enterré dans le désert,  » the Alcatraz of the Rockies « , comme on dit là-bas, la prison des prisons, celle des Timothy McVeigh, Unabomber, Zaccaria Moussaoui et tant d’autres, avec couloirs donnant sur la mort.

Au final, Prison Valley, c’est ça : une ville prison o├╣ même ceux qui vivent dehors vivent dedans, d’une façon ou d’une autre. Avec ce webdocumentaire, le spectateur plonge au cœur de l’industrialisation des prisons.

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Mai 132010
  

Tous les détenus condamnés à de longues peines connaissaient déjà le C.N.O., à FRESNES. Ils devaient être transférés à FRESNES pour divers tests et examens, avant d’être affectés en C.D. ou M.C.
Une épreuve absurde, car ils traînent, souvent, pendant des mois, dans les cellules inhumaines de FRESNES, en « transit », en attendant qu’une place se libère dans un Établissement pour peines.

Depuis quelques années, la tendance était à la décentralisation de l’Orientation. Il est très simple, en effet, d’orienter un condamné avec l’aide des S.M.P.R. et de fonctionnaires en place dans les D.I.S.P. (Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires) sans le « baluchonner » à FRESNES.

Cette politique semble, hélas, remise en cause avec la création du C.N.E. que vient d’annoncer le Ministère de la Justice (Décret n° 2010-350 du 31 mars 2010 modifiant le code de procédure pénale (troisième partie : Décrets) et relatif au Centre national d’évaluation).

Le CENTRE NATIONAL d’OBSERVATION, structure existant depuis 1950, est devenu, par décret du 2 avril 2010, le CENTRE NATIONAL d’EVALUATION.

Selon le communiqué du Ministère en date du 12 mai : « La nouvelle appellation du centre lui confère un rôle plus important pour mieux individualiser l’exécution de la peine dans un objectif de prévention accrue de la récidive. La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté et la loi du 10 mars 2010 étendent les missions du C.N.E. vers de nouveaux condamnés. Il s’agit notamment des condamnés à une peine de réclusion criminelle à perpétuité sollicitant une libération conditionnelle, ainsi que des détenus condamnés pour certains crimes, à une peine de réclusion criminelle de plus de 15 ans ».

 Publié par à 17 h 33 min  Tagged with: ,

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Mai 122010
  

Ce mercredi 12 mai , un remarquable article vient de paraître dans l’hebdomadaire LES INROCKUPTIBLES (numéro 754 , du 12 au 18 mai 2010).

Signé par Bastien BONNEFOUS, il s’agit d’une véritable enquête sur l’un des combats de ROBIN DES LOIS (en cours) contre le racket de la télévision, mais aussi sur le racket des cantines, avec des comparaisons instructives. Il rappelle, notamment, les résultats d’une enquête de l’O.I.P. menée en 2009 dans plusieurs établissement franciliens sur « le panier du détenu » , c’est-à-dire les vingt produits de base les plus cantinés. Avec d’énormes différences de prix d’un Établissement à l’autre.

Le chantier est immense mais il faudra – un jour – déclencher une action d’envergure nationale pour contrer l’incurie des Gardes des Sceaux successifs en la matière , qui tolèrent depuis toujours cette sordide exploitation des plus faibles par quelques geôliers incompétents ou sans scrupules. Rappelons que l’Administration Pénitentiaire consacre à peine plus de 3 euros par jour à l’alimentation des personnes détenues. Autrement dit, sans argent pour « cantiner » , vous crevez.

Le numéro venant de sortir, vous pouvez le trouver chez votre marchand de journaux préféré. Vous pouvez également le consulter en ligne en cliquant ici. Nous invitons tous ceux que l’humanisation des prisons passionne et révolte à se procurer cet hebdo, puis à nous rejoindre pour mener ces combats.

le Bureau

  2 commentaires à “LES INROCKUPTIBLES : la prison fait son beurre sur les cantines”

  1. […] This post was mentioned on Twitter by likidvcel, likidvcel. likidvcel said: la prison fait son beurre sur les cantines http://bit.ly/bNcMUV article des Inrock sur Robin des Lois […]

  2. JE VOUDRAIS CONNAITRE LES ARTICLES OBLIGEANT LES DÉTENUS A PASSER OBLIGATOIREMENT PAR LES CANTINES ALORS QUE DES DIRECTEURS D ETABLISSEMENTS REFUSENT CATÉGORIQUEMENT QUE LES FAMILLES REMETTENT DES MARCHANDISES NON DANGEREUSES POUR LA SÉCURITÉ DES LIEUX ET DU PERSONNEL AU DÉTENU DE LEUR FAMILLE.

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Mai 102010
  

Karine BERGNES (cliquer ici)  et son équipe animent, depuis quelques années une association très active dans la Région Rhône-Alpes, FAITES LA LUMI├êRE EN DÉTENTION.

Catherine Charles

Catherine CHARLES, de son côté, anime l’A.R.P.P.I. (association pour le respect des proches des personnes incarcérées) (cliquer ici). Avec, notamment, une émission sur RADIO – LIBERTAIRE, L’ÉCHO DES CABANES, que l’on peut écouter en direct (89.4) un vendredi sur deux, de 11 heures à 13 heures, ou ensuite sur internet.

Elle est, d’ailleurs, invitée ce mardi 11 mai 2010, à une Soirée Spéciale de FAITES ENTRER L’ACCUSE sur FRANCE 2, avec Thierry LEVY et quelques autres personnalités, sur le thème « La prison peut-elle changer un homme ? ». A visionner ici. Autre vidéo sur DAILY MOTION cliquer

Catherine porte, depuis deux ans, une idée très forte : unir toutes les associations autour de « mobilisations », en partant de l’idée que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise éventuellement.

Chaque association a son histoire, sa « sensibilité », ses combats de prédilection. Mais nous nous battons tous pour changer le sort des hommes et des femmes emprisonné(e)s et souvent impuissants face à la Justice, à l’arbitraire et aux arbitraires les plus divers.

Les 8 et 9 mai 2010 à LYON les associations FAITES LA LUMI├êRE EN DÉTENTION et A.R.P.P.I. ont organisé une mobilisation pour dénoncer les pratiques que subissent les prisonniers et leurs proches en partenariat avec la Maison du Peuple de Lyon, l’ENVOLEE, l’ O.I.P., ROBIN DES LOIS, et soutenus par l’association Témoins, des collectifs, des avocats, des artistes, des musiciensÔǪ

Lire l’article du PROGR├êS DE LYON sur ces journées.

De telles mobilisations unitaires sont indispensables.
MARSEILLE ? TOULOUSE ? LILLE ? MONTPELLIER ? Si vous vous sentez seul(e) et isolé(s) dans votre Ville, n’hésitez pas à nous contacter. Nous sommes – tous – prêts à nous déplacer et à nous rassembler pour vous aider à organiser de telles mobilisations.

François KORBER, délégué général de ROBIN DES LOIS

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Juin 082010
  

CP de VILLENAUXE-LA-GRANDE

ROBIN des LOIS luttera sans relâche contre la dérive à l’américaine et la privatisation de la prison… Nous ne voulons pas des 5 000 places… qui vont, d’ailleurs, sans doute être abandonnées. Nous voulons le développement des peines alternatives et celui des prisons ouvertes ou semi-ouvertes.

Pour en savoir plus, voici un « état des lieux » des récents programmes de construction.

___________________________________________________________

Repères

1988 : Le programme 13 000 initialement fixé à 15 000 places pour pallier aux insuffisances est revu à la baisse en raison de son coût budgétaire. Mis en œuvre avec le concours de gestionnaires privés, il permet la construction de 25 établissements entre 1990 et 1992 mais est insuffisant pour ajuster le parc pénitentiaire aux besoins.

1996 : Le programme 4 000 vise à construire d’ici 2000 sept maisons d’arrêt, centres de détention et centres pénitentiaires (3 800 places additionnelles) et une maison centrale (200 places). La construction de quatre nouvelles maisons d’arrêt y est ajouté. Au final près de 10 ans auront été nécessaires pour réaliser le programme : difficultés à finaliser les dossiers de consultation des entreprises, épineux choix des terrains…

9 septembre 2002 : la loi d’orientation et de programmation pour la justice (LOPJ) prévoit le lancement du « programme 13 200  » pour créer 13 200 nouvelles places de détention dans vingt-cinq établissements (15 pénitentiaires, 7 pour mineurs et 3 de courtes peines), d’ici 2012.

2009 : Nicolas SARKOZY annonce la création de 5 000 nouvelles places avant 2017. MAM répète qu’elle fera construire 12 000 places pour en fermer autant de vétustes.

2010 : Neuf établissements ont été livrés. Le budget global se monte à 1,4 milliard d’euros de fonds publics. Un nouvel établissement devrait ouvrir tous les trois mois jusqu’en 2011. Au total, 13 200 nouvelles places. A la fin de ce programme, 62 500 places de prison contre 54 300 places actuellement, dans lesquelles s’entassent 61 800 détenus.

Le partenariat public-privé (PPP)

MA du Mans, JF Monier, AFP

Le 15 octobre 2008 était inauguré à SAINT-DENIS de LA RÉUNION le premier établissement du programme 13 200.

Le 7 décembre 2008, les premiers détenus arrivent à la prison de MONT-DE-MARSAN, 2nd établissement livré et sont évacués en urgence le 28 décembre 2008 suite à une panne électrique généralisée.

A cette occasion, les surveillants dénoncent les « importantes malfaçons » du site : infiltrations d’eau, pannes quotidiennes des serrures électriques, câbles non enterrésÔǪ

Le 19 janvier 2009 c’est au tour du centre pénitentiaire de ROANNE d’ouvrir. Les dysfonctionnements y sont très nombreux : les serrures électriques extérieures ne fonctionnent pas, les murs se fendillent avec les infiltrations d’eau, le temps de séchage du béton n’ayant pas été respecté…

en savoir plus 

:

  Murs fendillés, serrures gelées : les dessous d’une prison modèle, Libération 19 janvier 2009


La cause ? Comme pour les programmes de 13 000 et 4 000, le choix a été fait de contrat de « partenariats public-privé » (PPP), une délégation des opérations de construction à des prestataires privés, ce qui permet à l’ Etat de lancer des opérations immobilières importantes sans qu’elles apparaissent dans l’endettement public à la différence des opérations de marchés publics classiques.

Ces PPP permettent au B.T.P. de construire mais aussi de gérer les établissements construits (restauration, hôtellerie, cantine, formation professionnelle, etc.) et offrent une latitude immense à l’entreprise chargée de l’édification pour réduire au maximum les coûts de construction et augmenter ses marges. Autre effet pervers : ce sont les seuls chantiers qui, quoiqu’il arrive, finissent sans aucun dépassement de délai ni de budget.

A ROANNE, le groupe EIFFAGE (industriel du bâtiment) associé à une banque a pour 55 millions d’euros édifié le centre pénitentiaire. Après trois ans de travaux, ce constructeur restera propriétaire de la prison pour vingt-sept ans et facturera sur cette période un loyer au ministère de la Justice. Coût total de la location pour l’Etat : 103 millions d’euros. Auxquels s’ajouteront les frais de maintenance.

Pour avoir une idée des activités d’une Société Privée dans un Établissement en P.P.P. on consultera avec intérêt le document publié par la SIGES, filiale de la multinationale SODEXO.

en savoir plus :

  Le BTP se refait une santé en détention, Libération 19 janvier 2009

Prison et architecture

En plus de créer des places supplémentaires, parmi les objectifs du programme 13 200 figurent le souhait d’améliorer les conditions carcérales des détenus, l’État français ayant été régulièrement condamné pour l’indignité de ses conditions de détention, avec la volonté :

– d’ouvrir la prison sur le monde extérieur par des partenariats avec d’autres institutions (éducation, santé) et des intervenants extérieurs (dont de nombreux bénévoles) ;

– d’améliorer la vie sociale du détenu : autonomie en cellule individuelle (toutes les commodités y compris la douche), facilité d’accès à tous les services sociaux du programme : conseiller d’insertion, conseiller en droit, spécialistes de la santé, de la formation professionnelle, etc.;

– de s’appuyer sur une architecture dite « moderne » : la prison individuelle reliée à ses dépendances sociales par des couloirs propres, spacieux et clairs.

Pour répondre à ses ambitions, l’architecture est un élément essentiel. 

Pour l’architecte Christian DEMONCHY « Un projet d’architecture délimite toujours un nouvel espace o├╣ se développera un mode de vie particulier par rapport au monde extérieur… Il y a donc dans tout projet architectural une part d’utopie. Quand la future construction -notamment carcérale- doit renfermer une population importante, c’est à un véritable projet de société que nous sommes confrontés. »

CD de MAUZAC, photo de J.J. SAUBI

On peut donc légitimement se questionner sur le projet « philosophique » qui sous-tend la construction de grands ensembles carcéraux modernes… en peinant à trouver des réponses…

Il semblerait qu’à l’exception de MAUZAC, centre de détention de 252 places réalisé entre 1984 et 1986, les programmes récents aient marqué un point d’arrêt à ces alternatives, renouant avec le système pénitentiaire traditionnel. Avec pour effet de détourner le débat sur la vie carcérale au profit de celui sur la délégation de gestion au secteur privé. (source Étude, Généalogie de la prison moderne, Christian DEMONCHY, architecte).

Prisons propres mais déshumanisées

Dans les prisons modernes du programme, les cellules sont ainsi plus hygiéniques, avec une porte insonorisée et une douche.

Mais derrière ces avancées se cachent l’omniprésence de la vidéosurveillance réduisant les rapports humains entre détenus et surveillants, l’automatisation des postes de contrôle et de l’ouverture des portes, les vitres sans tain et interphones… qui font que les surveillants ne se déplacent plus

Les grilles fixées derrière les barreaux, pour empêcher le « yo-yo » (s’envoyer des objets attachés à une ficelle d’une cellule à l’autre) bouchent complètement la vue.

Autre problème, la taille des établissements augmente considérablement les temps de déplacement avec pour conséquence la réduction des mouvements des détenus qui doivent choisir entre parloirs, activités ou promenade.

Ce gigantisme crée également le fractionnement des taches et des responsabilités.

Concernant l’accès aux services désormais fournis par les prestataires privés (par exemple la commande de la « cantine », produits alimentaires) de nombreux dysfonctionnements sont notés (erreur ou perte de commande, compte débité sans livraison, etc.) et les  interlocuteurs sont encore moins accessibles (pour la gestion de l’électricité par exemple, si les plombs sautent, le surveillant ne peut les remettre mais doit appeler la société gestionnaire allongeant la résolution des problèmes).

CP de BÉZIERS, livré par le groupe EIFFAGE en juillet 2009

De nombreux détenus en viennent ainsi à regretter les anciennes prisons, insalubres mais « humaines » aux prisons ultra modernes et déshumanisées.

  en savoir plus :

Dans la froideur des prisons modernes, Le Monde, 22 avril 2010

On est arrivés dans une prison propre, sans rats, sans cafards, sans humanité, Libération, 24 février 2010
   
nouvelles prisons, ultramoderne solitude, article de Sonya FAURE Libération, 16 février 2010


prison de MONT-DE-MARSAN, son univers paranoïaque, article de Sonya FAURE Libération, 16 février 2010

article de l’Est Eclair du 28 mai 2010 sur le C.P. de VILLENAUXE-LA-GRANDE

un détenu retrouvé mort à la prison de BOURG-EN-BRESSE, article de Frédéric BOUDOURESQUE, Le Progrès de l’Ain, 14 mai 2010

  les prisons vont-elles rester la honte de la FRANCE ?, dossier de LYON-CAPITALE, mai 2009

une femme de détenu raconte la prison de Vezin – Rennes, Ouest France, 10 avril 2010

Cellules individuelles

Concernant l’encellulement en centre de détention (pour des détenus condamnés à de longues peines, contrairement aux maisons d’arrêt pour les personnes prévenues et les courtes peines), les cellules individuelles de 10,5 mètres carrés ne devraient jamais accueillir plus d’un détenu. Enfin, en théorie.

Dans un fichier informatique de 2007, échangé entre tous les protagonistes du projet de construction du centre de ROANNE, le groupe prestataire interroge l’agence du ministère de la Justice au sujet d’un modèle de « lit simple avec possibilité de superposition » (pour installer un autre lit simple au-dessus du premier). Pragmatique, l’industriel demande : « Merci de nous confirmer si ce type de lit est retenu pour toutes les cellules simples. Ce modèle de lit serait réalisé conformément au prototype présenté à ROANNE. »  (source Le BTP se refait une santé en détention, Libération 19 janvier 2009) 

Plus récemment lors des 5ème assises sur les prisons en FRANCE à la Maison de la Chimie, en février 2010, Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre d’État, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Libertés, présente le prochain programme de construction de 5000 place et affirme : « L’encellulement individuel sera garanti, dans des cellules de 8,5 m2, donc impossibles à doubler »…

8,5 m2, c’est très peu pour une personne… Par ailleurs, on sait très bien que cela n’empêchera jamais l’administration pénitentiaire de mettre 2 lits superposés, même dans moins de 8,5 m2

Intégralité du discours de clôture des 5e assises sur les prisons en France
par Mme ALLIOT-MARIE

Tous les membres de l’auditoire se sont regardés, effarés…. Elle ne plaisantait pas.

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Le Ministère de la Justice cherche, en réalité par tous les moyens , à poursuivre une politique aberrante d’enfermement à tout-va.. D’autres solutions existent pourtant : les peines alternatives (ce qui suppose un recrutement important de travailleurs sociaux pour en assurer le suivi), le numerus clausus et les prisons ouvertes. C’est cette politique-là que ROBIN DES LOIS compte faire avancer dans les années qui viennent.

  2 commentaires à “prisons « modernes »”

  1. […] – le contraste du parc pénitentiaire avec d’un côté la vétusté de certains établissements et de l’autre les établissements ‘modernes’ issus des récents programmes de construction (cf. article paru sur RDL). […]

  2. […] assurer une diffusion maximum. Très informés de la situation à LYON-CORBAS – qui constitue la caricature de prisons inhumaines construites dans une terrifiante dérive à l’américaine … – nous nous associons, bien entendu, pleinement à la totalité de cette action. Rappelons à […]

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