Sep 072013
  

ROBIN DES LOIS avait soutenu et défendu Stéphane RAYE lorsqu’il a refusé de rentrer d’une permission de sortir car il refusait de rentrer de la drogue sous la contrainte de ceux qui « tiennent » le CD de CHATEAUDUN et y font régner la terreur. Pour nous, les Droits de l’Homme ne se divisent pas… Avec les mutineries des 20 et 21 août 2013 dans cet Établissement, il est devenu évident que nos analyses sont tragiquement justes. A défaut de fermer le « monstre carcéral » qu’elle a créé , l’Administration Pénitentiaire doit le restructurer d’urgence, pour en faire un Centre de Détention « normal ».

 

https://robindeslois.org/wp-content/uploads/2013/09/SR-libere.pdf

 Publié par à 18 h 00 min
Juin 092013
  

 


Nous continuons de soutenir Stéphane RAYE qui a eu le courage de dénoncer l'enfer de CHATEAUDUN. Les Droits de l'Homme ne se découpent pas en tranches. Il n'est pas admissible que des personnes détenues soient violées, rackettées, ou gravement frappées , tout comme leurs familles ou les personnels qui doivent gérer l'ingérable. Cette situation perdure depuis 10 ans. Il est temps d'y mettre fin. Après renvoi, le Tribunal de CHARTRES examine l'affaire ce lundi 10 juin à 13 heures 30. Nous espérons que Stéphane RAYE sera recoonnu comme victime et relaxé.
 Publié par à 16 h 28 min
Déc 072012
  

Immédiatement alertés par l’un de nos « correspondants » locaux, nous avons appris, le mardi 13 novembre 2012, que 80 personnes détenues occupaient pacifiquement la Cour, pour protester contre certaines de leurs conditions de détention et dénoncer les agissements de « l’équipe 4 », une équipe de surveillants déjà mise en cause dans un rapport du C.G.L.P.L. Sans aucun effet sur la Direction de l’Etablissement, en apparence. Après vérifications, ROBIN DES LOIS a alerté la Presse locale, comme le demandaient les détenus. Le jeune homme considéré comme le meneur à été transféré dès le mardi 13 novemebr , dans des conditions indignes, et placé à l’isolement à POITIERS-VIVONNE. Nous avons saisi le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté pour demander une enquête sur ces événements et une intervention pour faire lever la mesure d’isolement qui frappe ce garçon.

 Publié par à 21 h 44 min
Juin 102012
  

sur FRANCE 2 à 23 heures , un Documentaire exceptionnel de Didier CROS (2012) sur le Quotidien des Surveillants du Centre de Détention de CH├éTEAUDUN.

Il n’y a pas de détenu sans surveillant. Les surveillants sont les grands oubliés de la question carcérale. Soumis à une pression psychologique constante, socialement stigmatisés, peu considérés par leur hiérarchie, et risquant leur intégrité physique au quotidien, ils se sentent le plus souvent incompris.

Didier CROS, c’est sa patte, filme là o├╣ d’habitude la caméra ne s’invite pas. Par indifférence ou parce que la loi s’y oppose. Après avoir poussé les portes d’un cabinet de recrutement pour son formidable La Gueule de l’emploi, diffusé en octobre dernier sur France2, il est parvenu, fait unique dans le documentaire, à s’inviter un an durant entre les murs du Centre de détention de CH├éTEAUDUN.

Sans commentaire, dévidant le quotidien du personnel pénitentiaire en situation, le film, curieusement présenté en compétition dans la sélection Grands reportages et non dans Documentaires de création, raconte aussi, par ricochet, les parcours des détenus, saisis de profil ou de dos (1).

Refusant tout manichéisme, Didier CROS montre le dénuement parallèle des deux univers : celui des condamnés en quête de réinsertion mais que l’illettrisme, la violence enracinée, l’âge ou les troubles psychiatriques semblent condamner. Celui des surveillants, socialement stigmatisés, peu considérés par la hiérarchie et qui s’escriment, à coup de fiches cartonnées artisanales plantées dans leur planning mural, à gérer au moins mal le quotidien de la prison. Mais crescendo, par menues touches, le documentaire explore les inévitables zones de recouvrement : l’incursion de la bienveillance, la solidarité, l’inquiétude non feinte de voir l’autre sur le point de sombrer. Jusqu’à la sidérante saynète finale qui prouve que l’habit ne fait pas forcément le salaud. Esquissant une salutaire réflexion sur la prison que la société se veut.

(1) Didier CROS a réalisé dans le même temps Parloirs, le pendant de ce film, côté détenus.

cliquer ici pour voir un extrait du Documentaire sur le site de TÉLÉRAMA

________________________________________________________________________________________________

Didier Cros : ÔÇ£En prison, des cons, il y en a des deux côtés des portesÔÇØ (documentaire en streaming exclu sur Télérama.fr)

par Olivier MILOT

 

 

 

 

 

 

Le milieu carcéral est un monde opaque. Faute d’être informés de ce qui s’y passe, les politiques et le grand public en sont réduits à se réfugier dans un discours idéologique souvent caricatural. Le  » répressif  » de droite contre l’ » éducatif  » de gauche. Didier CROS, solidement épaulé par sa productrice Hélène BADINTER, a voulu sortir de cette logique binaire. Il est resté plusieurs mois au centre de détention de CH├éTEAUDUN (Eure-et-Loir) et en a tiré deux films : un sur les surveillants (Sous surveillance), programmé le mardi 12 juin 2012 sur France 2, l’autre sur les parloirs (Parloirs), à voir à la rentrée.
Cette plongée au cœur du système carcéral d’un des meilleurs documentaristes du moment – on lui doit notamment La Gueule de l’emploi et Gendarmes (mode d’emploi) – nous vaut deux œuvres remarquables décrivant sans clichés le monde carcéral dans sa réalité quotidienne. Des films qui nous mènent insensiblement vers un questionnement critique rare : celui de l’utilité même de l’enfermement.
En avant-première de sa diffusion télé et en exclusivité,Télérama a décidé de diffuser en streaming gratuit ce documentaire passionnant et stimulant qu’est Sous Surveillance. A voir du vendredi 8 juin 2012, à 18h, au lundi 11 juin 2012, à 10h, pour ne pas rester enfermé dans ses a priori sur le monde carcéral.

Il est souvent difficile d’obtenir des autorisations pour tourner en milieu pénitentiaire, était-ce le cas pour votre film ?

├ça a été l’enfer. A l’origine, le projet était de réaliser un film sur les parloirs, ce que n’avait jamais autorisé l’administration pénitentiaire – pour des raisons de sécurité, mais aussi parce que c’est un espace qui leur échappe et o├╣ la parole est libre. Comme d’habitude, elle n’a pas opposé de refus catégorique mais a laissé traîner la demande. J’ai tenu bon et, au bout de deux ans, j’ai fini par obtenir une autorisation. J’aurais dû être heureux, mais j’étais effondré tant elle était restrictive et m’interdisait de tourner le film que j’avais en tête. Finalement, j’ai accepté les conditions, en espérant pouvoir négocier au mieux une fois sur place. Ma chance a été de tomber sur un directeur de prison qui m’a accueilli avec une incroyable ouverture d’esprit et m’a beaucoup facilité le travail. Il a compris que mon projet était de rendre compte de la complexité des choses, pas de tenir un discours militant basique.

 

 

 

 

 

 

Comment s’est déroulé le tournage ?

Avant de le commencer, j’ai passé trois mois dans la prison, sans caméra. Cela a été un voyage dans l’humain long, patient et indispensable. Il fallait montrer, aux surveillants comme aux détenus, que j’étais là sans parti pris. Le contact a été compliqué à établir. Tous étaient réticents, par crainte d’être mal regardés, mal vus. Ce travail d’approche a été encore plus difficile avec les familles de détenus tant elles se sentent stigmatisées dans notre société. Le premier film prévu sur le parloir s’en est trouvé retardé, mais, comme le directeur m’a laissé tourner librement des images dans le centre de détention, j’ai fini par disposer d’une matière extraordinaire, et petit à petit s’est greffée la possibilité de réaliser un second film.

Pourquoi avoir choisi de le consacrer aux surveillants ?

Au contact quotidien du monde carcéral, j’en suis venu à me poser la question de l’utilité de l’enfermement. On a souvent un questionnement critique sur la prison, au travers des conditions de détention des détenus, mais le principe même de son utilité n’est jamais interrogé. A force d’observation, je me suis rendu compte que le bureau des premiers surveillants était le point névralgique qui permettait d’avoir le meilleur éclairage sur ce questionnement. Les premiers surveillants représentent l’incarnation du système. Leur bureau, o├╣ défilent quotidiennement les détenus et o├╣ se traitent toutes sortes de problèmes, représente un espace très révélateur de ce système et de son impuissance. Faire de ce bureau la scène principale du film permettait aussi de me centrer sur la parole des surveillants et des détenus, et d’échapper à toute l’iconographie classique des films de prison : les barreaux, les portes qui s’ouvrent et se fermentÔǪ

En même temps, filmer dans un lieu clos complexifie le tournage. Comment vous êtes-vous accommodé de cette contrainte ?

Le bureau des premiers surveillants était minuscule, et nous n’avions aucune possibilité de recul. J’ai choisi la solution la plus simple et la plus évidente : être dans l’axe de regard du détenu. Je voulais éviter au maximum les floutages (1), être rigoureux dans le filmage de la personne que l’on regarde et ne pas aller chercher les gros plans qui ne servent à rien.

On a souvent une image très stéréotypée des surveillants, celle de matons cogneurs un peu bas du front ; en faites-vous une description assez différente ?

J’espère que ce film fera tomber quelques lieux communs sur cette profession. Les surveillants sont des fonctionnaires qui, dans leur grande majorité, effectuent correctement leur travail mais dans une logique d’indifférence. Certains, comme ceux que je montre dans le film, ont cependant envie de donner du sens à leur mission, de ne pas s’enfermer dans un travail répétitif et aliénant. On trouve encore quelques rares surveillants qui correspondent plus ou moins au fantasme du maton cogneur, mais les dérapages sont de plus en plus rares car la loi est très contraignante. Les mauvais comportements des surveillants consistent plutôt à faire attendre longuement un détenu à une grille avant de lui ouvrir ou à faire traîner une demande administrative. Il m’est arrivé d’assister à ces petites humiliations quotidiennes, mais je peux aussi témoigner de la cordialité de certaines relations entre surveillants et détenus. Contrairement à ce qu’on imagine, il y a peu de conflits entre eux.

Comment l’expliquez-vous ?

Dans les centres de détention et les centrales o├╣ sont placés les détenus condamnés à des moyennes ou longues peines, surveillants et détenus sont contraints de vivre ensemble. On sent bien sûr entre eux une tension permanente qui peut dériver à tout moment, mais dans le fond personne n’a intérêt à créer du conflit. En fait, la prison ressemble beaucoup à la vie. Une communauté humaine, avec sa hiérarchie propre et des règles très strictes en apparence, qui dans la réalité s’appliquent parfois avec souplesse et à la tête du client. L’exemple du portable est très révélateur : théoriquement, il est totalement interdit en prison ; dans les faits, chaque détenu ou presque dispose d’un téléphone, ou au moins d’une puce. L’administration pénitentiaire le sait mais elle ferme les yeux parce que ça l’arrange. La possession d’un portable calme les tensions, en offrant aux détenus un moyen de communiquer avec leurs proches. En même temps, cela donne un moyen de pression aux surveillants. S’ils ont envie d’emmerder un détenu, il leur suffit d’aller fouiller sa cellule pour l’envoyer au mitard pendant une semaine pour détention de portable.

Y-a-t-il des scènes que vous vous êtes interdit de montrer ?

J’ai filmé un détenu qui avait subi une grosse pression de la part d’autres détenus et finissait par lâcher le morceau à un surveillant. La séquence était passionnante, on sentait la terreur du type qui était en train de cracher sa réalité. Je n’ai pas pu la monter. Trop risqué. Même en modifiant la voix et en ne le montrant pas à l’image, il aurait été reconnu. La violence est très prégnante entre détenus. Le faible est immédiatement dominé, exploité. Le pouvoir a également changé de mains. Il a longtemps appartenu au monde du banditisme, il est désormais passé à celles des mômes de quartier qui ont des codes de comportement et des codes culturels complètement différents. L’attitude des surveillants à leur égard peut être ambigu├½. Pour avoir la paix, ils sont parfois tentés de s’appuyer sur des caïds qui, en général se tiennent toujours à carreau et laissent régler leurs comptes par d’autres. Un prophète, le film de Jacques AUDIARD, était de ce point de vue très juste et éclairant.

Votre propre regard sur les surveillants a-t-il changé en raison de ce tournage ?

Oui. Je ne pensais pas que certains prenaient à ce point leur mission à cœur. Ils ne sont pas formés pour remplir une mission aussi complexe, alors ils font avec ce qu’ils sont. En prison, il règne une grande misère, économique, sociale, intellectuelle et affective. Les surveillants sont souvent issus de milieux socio-économiques très proches de la plupart des détenus ; leurs conditions de travail sont extrêmement difficiles, et les taux de divorce et de suicide s’avèrent importants chez eux. Dans l’intimité de la parole, beaucoup se sentent d’ailleurs presque à égalité avec les détenus. Évidemment, ça peut paraître excessif de le dire, puisque certains sont condamnés et enfermés quand les autres travaillent librement, mais passée cette lecture rapide, il y a tout de même une réalité derrière ça. Dans ce monde, la frontière o├╣ on peut basculer du bon ou du mauvais côté est étroite. Et, comme le disent les surveillants eux-mêmes,  » des cons, il y en a des deux côtés des portes « .

A la fin du film, on entend un premier surveillant s’interroger : » Est-ce que la prison sert à quelque chose ? Je suis un peu sceptique. « C’était le questionnement vers lequel vous souhaitiez emmener le téléspectateur ?

Complètement. C’est admirablement synthétisé, et comme cette interrogation émane directement d’un surveillant, sa dimension critique n’en est que plus forte. Comment remettre en cause la parole de celui qui a la charge quotidienne de surveiller les détenus ? Comment ne pas l’entendre ? On ne peut le soupçonner d’avoir un discours gauchisant, il se contente de porter un regard pragmatique sur la prison telle qu’elle existe. Je n’aurais jamais imaginé recueillir une parole aussi franche. C’est la preuve de son courage et la récompense du long temps passé avec tous les surveillants.

Comment pensez-vous que l’administration pénitentiaire va réagir à ces propos ?


Bien, j’espère. Je voudrais qu’elle comprenne que ce film sert une cause générale et peut être utile au débat. Il n’est pas critique par principe ou idéologie, sa dimension critique naît d’une observation longue de l’institution dont la complexité me semble restituée. J’espère aussi que les surveillants ne seront pas sanctionnés pour leurs propos, le risque pour eux étant d’être mutés

Comment ont réagi les surveillants quand vous leur avez montré le film ?

Je m’attendais à ce qu’ils encaissent assez mal la dimension critique du système, mais en fait ils l’ont très bien perçue. Ils ont vu dans le film une restitution réaliste de leur travail et ont accepté la critique, même à leur égard. Ce que craint maintenant l’administration pénitentiaire, à mon avis, c’est moins ce qui est dit dans le film – c’est un secret de polichinelle – que la libération de la parole des surveillants qui pourrait résulter de sa diffusion.

Le précédent gouvernement avait voté la construction de 24 000 places de prison supplémentaires d’ici 2017. A la lumière de votre expérience, quel jugement portez-vous sur cette mesure ?

Ce n’est pas la bonne réponse. Il faut d’abord distinguer les centres de détention et les centrales, des maisons d’arrêt qui, elles, débordent de détenus en attente de jugement et de condamnés à de courtes peines. C’est là qu’il faut trouver des solutions à la question de la surpopulation carcérale. Plus généralement, les prisons manquent d’effectifs. Il y a de moins en moins de surveillants par détenus, d’éducateurs, de conseillers d’insertion, de psychologuesÔǪ On supprime l’humain, l’échange. Dans ces conditions, quelle relation peut-on tisser avec un détenu? Quelle aide concrète peut-on lui apporter? Comment peut-on préparer se réinsertion? La prison est un électrochoc quand on y rentre et un électrochoc quand on en sort. La plupart des détenus sont en rupture familiale, sociale et parfois affective. Plutôt que de construire de nouvelles prisons, on devrait se concentrer sur l’accompagnement des détenus en prison mais aussi à leur sortie. S’ils ne sont pas suivis à ce moment-là, tout le travail accompli en prison aura été vain. Or depuis des années, on a totalement laissé tomber cette question qu’on sous-traite à des associations, dont les moyens ne permettent qu’une action limitée dans le temps.

(1) les détenus ne doivent pas être reconnaissables à l’image, sauf s’ils donnent leur accord, et si la DAP n’impose pas le floutage, sous les prétextes les plus farfelus, comme tel est le cas pour LE DÉMÉNAGEMENT, de Catherine RECHARD, censuré depuis un an. La DAP veut, en effet, imposer un floutage qui « tuerait » le film. Michel MERCIER et Frédéric MITTERRAND se sont, à jamais déshonorés, en laissant faire cette censure.

 Publié par à 22 h 14 min
Nov 072011
  

Comme le titre LE MONDE, sous la plume de Franck JOHANNES, des départs en série révèlent un malaise dans la pénitentiaire ( cliquer ici pour l’article en PDF). Bien qu’attachés à leur métier plusieurs cadres de premier plan ont rejoint d’autres administrations, faute de perspectives de carrière. Ils auraient pu être Commissaires de Police ou magistrats :ils ont réussi le concours de Directeurs de l’A.P. Ils appartenaient à l’aille réformiste de la Pénitentiaire. Beaucoup déchantent, et le « système » que nous dénonçons a été plus fort qu’eux. Rappelons qu’après la dramatique affaire de PORNIC et le licenciement brutal d’un bouc émissaire en la personne d’Yves LAURENS, Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires de RENNES , presque tous les Directeurs étaient venus – une première ! – manifester devant la Chancellerie leur colère, leur révolte et leur solidarité.

Cette Institution archaïque ne parvient pas à se réformer, crispée sur ses mauvaises habitudes, son Pouvoir absolu derrière les murs et sa puissance arbitraire dans les 189 zones de non-droit que constituent toujours les 189 prisons françaises. Informer les Français sur « leurs » prisons, agir par tous les moyens légaux et combattre sans cesse les abus : c’est la mission de ROBIN DES LOIS et de ses ami(e)s. ROBIN DES LOIS s’est fixé un objectif de 10 ans pour mettre « nos » prisons aux normes européennes et « punir » autrement, plus intelligemment. C’est toute la Société – et pas seulement les personnes détenues – qui y gagnera.

 

 

 

 Publié par à 4 h 21 min
Juin 012011
  
Henri MASSE, nouveau Directeur de l’A.P.

Le préfet de la CHARENTE-MARITIME, en poste depuis juin 2008, Henri MASSE, 64 ans (cliquer), va succéder au magistrat et ancien procureur général de VERSAILLES, Jean-Amédée LATHOUD à la tête de la Direction de l’Administration Pénitentiaire du ministère de la Justice.

Les Directeurs de la D.A.P. passent … La D.A.P. reste… Quant aux Ministres de la Justice, n’en parlons pas. Il faudrait une personnalité politique exceptionnelle pour imposer une nouvelle politique pénale et pénitentiaire… De la même manière, il faudrait un homme (une femme) exceptionnel(le)s à la tête de la D.A.P. pour faire changer – un peu – « l’Institution »…

Qui – à part les « spécialistes » – pourrait citer le nom d’un(e) ancien(ne) Directeur(trice) de la D.A.P. ?

Nous accueillons donc sans beaucoup d’illusions la nomination d’Henri MASSE comme successeur de Jean-Amédée LATHOUD. Pourquoi lui ? Pourquoi pas… C’était un peu le cas de celui qui s’en va, et dont le visage lugubre collait si bien à la Fonction.

Jean-Amédée LATHOUD

Par « charité », nous tairons le nom du journal qui avait sous-titré la photo de Jean-Amédée LATHOUD (ci-contre) lorsqu’il prit ses fonctions à la tête de la D.A.P. Pourquoi lui ? Pourquoi pas… Ce « magistrat chevronné » (sic) avait sans doute rendu beaucoup de services, à défaut de « rendre des arrêts »… Il laissera sans doute, paradoxalement, un « nom » dans l’Histoire de la Justice. Mais pas comme Directeur de l’Administration Pénitentiaire !!!

C’est lui qui s’illustra, en effet, comme Procureur Général près la Cour d’Appel de DOUAI lors de l’affaire d’OUTREAU. Une référence, bien sûr, qui lui valut d’être propulsé au Parquet Général de VERSAILLES, le deuxième plus important en FRANCE après la Cour d’Appel de PARIS. Certainement à cause de ses éminentes qualités…

Comme le rappelle Dominique SIMONNOT (ci-dessous), il s’ y était très vite illustré, aussi, par son grand humanisme envers les familles des personnes détenues dans le ressort de la Cour … Des qualités qui le prédisposaient sans doute à devenir « Directeur des Prisons » …

LE CANARD ENCHAINE

________________________________________________________________________

A peine nommé à la tête de la D.A.P., en janvier 2010, il avait de nouveau attiré l’attention en s’accrochant à son appartement de fonction …auquel il n’avait plus droit. Dans son numéro du mercredi 14 juillet 2010, LE CANARD ENCHAINE révélait que ce nécessiteux avait accepté le poste à la condition de conserver son appartement de fonction à VERSAILLES … pour la modique somme de 30 000 euros par an. Silence assourdissant de toute la Presse… Les vacances, sans doute ?

ROBIN DES LOIS avait publiquement demandé des explications à Michèle ALLIOT-MARIE, avec le coût exact de ce confortable passe-droit, de nature à « donner l’exemple » à tous ceux qui rêvent d’insertion ou de réinsertion, bien sûr… Cette autre grande humaniste n’a même pas eu la politesse d’accuser bonne réception de notre lettre recommandée. Il est vrai qu’elle a – depuis – largement prouvé qu’elle avait, elle aussi, une conception très élastique de « la République irréprochable »… Peu importe : nous tiendrons notre promesse et nous forcerons M. LATHOUD à rembourser après l’avoir fait condamner par le Tribunal Administratif …

Pourquoi un départ aussi précipité ?

Nul n’en connaîtra sans doute jamais les véritables raisons. Mais l’explication fournie par le blog SURVEILLANTS PENITENTIAIRES mérite d’être reproduite :

« (…) Le Directeur de l’administration pénitentiaire, Jean-Amédée LATHOUD, va partir avant l’été à la Cour de cassation. Il n’est resté qu’un an et demi en fonction, contre quatre pour son prédécesseur, alors que le nombre de détenus atteint de nouveaux records. 64 584 personnes étaient incarcérées au 1er mai, soit plus que le pic historique atteint en juillet 2008, et la tension dans les prisons françaises, qui comptent 56 150 places, est palpable. Il devrait être remplacé début juin par un préfet et n’a souhaité faire aucun commentaire.

Officiellement, Jean-Amédée LATHOUD a lui même demandé à être déchargé de son poste, il est proche de la retraite (il aurait 65 ans le 26 septembre), et son passage au parquet de la Cour de cassation lui permettrait statutairement de rester dans la magistrature jusqu’au 30 juin 2013. Le ministère de la Justice a présenté sa candidature au Conseil Supérieur de la Magistrature qui a entendu le magistrat mardi 17 mai. Le CSM rendra son avis dans les premiers jours de juin. Michel MERCIER, le garde des Sceaux, qui l’a bien connu lorsqu’il était procureur général de LYON, le considère comme un ami.

Jean-Amédée LATHOUD a ensuite été procureur général à DOUAI au moment de l’affaire OUTREAU, et avait échappé de peu à des sanctions disciplinaires. Il avait avoué devant le CSM assumer  » une part de responsabilités pour un certain nombre d’erreurs « , ce qui ne l’avait pas empêché d’être nommé à la tête du parquet général de VERSAILLES. Il s’était fait épingler une première fois par le Canard enchaîné après avoir signé une circulaire qui interdisait de délivrer des permis de visites aux enfants de moins de 14 ans.

Nommé à la direction de l’administration pénitentiaire en janvier 2010, il avait obtenu que soit pris en charge son logement de fonction. Le Canard enchaîné avait révélé l’affaire en juillet, et estimé le coût pour l’administration à 30 000 euros par an. La CGT pénitentiaire avait jugé  » tout cela bien injuste, voire grossier et vulgaire « , le ministère avait répondu que la prise en charge de ce logement de fonction répondait  » à la nécessité absolue de service commandant à M. LATHOUD d’être disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours sur 365 « .

Après l’affaire La├½titia à PORNIC, en février 2011, les conseillers d’insertion et de probation, rattachés à la pénitentiaire, avaient manifesté leur colère d’être les éternels boucs émissaires des dysfonctionnements de la justice, et Jean-Amédée LATHOUD, qui n’a jamais réellement trouvé sa place dans cette administration, avait fait part au ministre d’une certaine lassitude (…) »

Ah, bon ! La Cour de Cassation sert – une fois de plus – de « poubelle » pour de nombreux magistrats dont on ne sait trop comment se débarrasser… La pauvre : elle est donc blasée… Mais, là, le Pouvoir a fait fort : nommer à un poste prestigieux – avec, entre autres, la mission de contrôler le travail de tous les magistrats de FRANCE – l’un des principaux responsables du désastre d’OUTREAU, il fallait oser ! Ils ont osé . Logique, puisque tout le monde s’en fout, à part quelques idéalistes dont nous sommes.

 Publié par à 23 h 10 min
Mar 022011
  

A ROBIN DES LOIS, nous n’employons jamais le mot « maton ». Nous estimons, en effet, que surveillants et détenus se trouvent dans la même « galère », dans un « système » totalement aberrant. Le respect des personnels par les personnes détenues entraînera – selon nous – à la longue, le respect des surveillants pour les personnes détenues, leurs droits et leurs souffrances.

Mais c’est le titre d’un excellent-livre publié ce mercredi par les Éditions FAYARD, sous la plume d’Arthur FRAYER, un jeune journaliste de OUEST-FRANCE « infiltré ». Après avoir passé le concours, en 2008, il est devenu « maton » pour les besoins de son enquête…Il vit aujourd’hui au MOZAMBIQUE.

Arthur FRAYER

______________________________________________________________________________________

Que savons nous vraiment de la prison ? Uniquement ce que veulent bien nous en dire des détenus, des associations (!) ou des membres de l’administration pénitentiaire. Partant de cette idée, Arthur FRAYER a voulu aller plus loin. Décidé à voir par lui-même ce qui se passe dans ce monde clos, ce jeune journaliste a mené l’enquête de l’intérieur : il a passé le concours de gardien de prison et est devenu, l’espace de quelques mois, un « maton ».Comme Florence AUBENAS dans Le Quai de Ouistreham, il s’est « infiltré » pour rendre compte d’un monde toujours méconnu.

En stage à FLEURY-MEROGIS, puis en poste à ORLÉANS, il raconte ses mois passés en détention. Il s’attendait à être confronté à la violence, à l’injustice, mais pas, comme l’avait pourtant prévenu un de ses instructeurs, à « se prendre de la misère plein la gueule ». On découvre avec lui, en partageant son inquiétude, son étonnement et souvent sa colère, la réalité des maisons d’arrêt surpeuplées, les humiliations quotidiennes – pour les détenus comme pour les matons –, le désespoir et la folie, la roublardise de tous, le poids de l’enfermement.

Au fil des jours, toutes les certitudes du journaliste vacillent : comment rester juste, comment œuvrer à la réinsertion quand on doit exercer un métier épuisant dans des conditions si difficiles ? Finalement, quand Arthur FRAYER décide de jeter le gant, on mesure combien il est difficile de ne pas vaciller soi-même dans un tel milieu. Cette expérience hors du commun donne aujourd’hui un récit bouleversant et d’une force rare. Il ne peut que servir la cause qui est la nôtre : humaniser la prison, et la transformer radicalement dans les 10 ans qui viennent !

à lire :

un article de la RÉPUBLIQUE du CENTRE sur Arthur FRAYER, originaire de SANDILLON (LOIRET)

Arthur FRAYER, invité du GRAND JOURNAL (voir la vidéo, à 18 minutes)

émission de l’ATELIER 33 (École de Journalisme de BORDEAUX) sur la prison : écouter


 Publié par à 0 h 10 min
Nov 182010
  

… il est blâmé par son administration. Soutenons-le devant le Tribunal Administratif de TOULOUSE

A ROBIN DES LOIS, nous estimons que c’est tout le « système carcéral » qui est toxique, destructeur et mortifère. Il n’est plus possible, aujourd’hui, de défendre la seule cause des personnes détenues sans penser, également, aux femmes et aux hommes qui les gardent. Et qui travaillent, bien souvent, dans des conditions honteuses. Aucun chef d’entreprise n’oserait faire travailler des employé(e)s dans les conditions o├╣ l’ État ose faire travailler ses agents.

Il y a, bien entendu, des brebis galeuses. Et nous sommes les premiers à les combattre. Mais – fort heureusement – certains Syndicats Pénitentiaires commencent a « réaliser » que la seule défense de leurs intérêts corporatifs ne suffit plus. On l’a vu, ce lundi 15 novembre, avec des agents dénonçant les « usines carcérales » inhumaines en construction un peu partout… Nous condamnons ces « prisons privées » depuis leur création, en 1987… Celle de SEYSSES, près de TOULOUSE, est l’une d’elles.

La Ligue des Droits de l’Homme de Midi-Pyrénées appelle à soutenir un surveillant blâmé par son administration pour avoir accordé une interview au journal LA DÉP├èCHE, relative au système carcéral français. Voici l’ APPEL diffusé par la Ligue des Droits de l’Homme. C’est un devoir civique, humain et fraternel que de venir soutenir cet agent, soit en étant présent, soit en lui écrivant via la Ligue des Droits de l’Homme de MIDI-PYRÉNÉES :
( 1, rue Joutx Aigues 31000 TOULOUSE)

ÉRIC CARRÉ AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE TOULOUSE LE JEUDI 18 NOVEMBRE A 14 H

Monsieur Éric CARRÉ, surveillant à la Maison d’Arrêt de SEYSSES et militant de la LDH, s’est vu notifier un blâme le 7 septembre 2007 par le Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires pour avoir accordé une interview au journal La Dépêche, relative au système carcéral français.

La Dépêche du Midi du 22 mars 2007 avait titré  » Près de 800 détenus s’entassent dans la Maison d’Arrêt de SEYSSES conçue pour 600 prisonniers. « Le suicide tue plus aujourd’hui que la guillotine hier. » «  

 

Monsieur CARRE indiquait notamment : « Je constate que peu à peu, le répressif l’emporte sur le social. Ce phénomène, conjugué à celui de la surpopulation carcérale, dégrade le climat à l’intérieur des établissements pénitentiaires (ÔǪ). Je peux évoquer très simplement les matelas que l’on jette parfois à même le sol dans une cellule de 9m2 conçue pour un détenu, mais dans laquelle devront cohabiter deux individus, la puanteur que fabrique la promiscuité, l’agressivité dont nous, les surveillants, sommes victimes, la haine de l’uniforme que produit ce système, et surtout la détresse qu’il provoque. La Maison d’Arrêt de SEYSSES a fait statistiquement en trois ans plus de morts dans la population carcérale que la guillotine sous toute la cinquième République. »

Ces propos visaient à dénoncer une situation de violation des Droits de l’homme en prison aujourd’hui reconnue par tous et qui porte manifestement atteinte à la dignité des personnes incarcérées.

Monsieur CARRÉ demande au Tribunal Administratif de Toulouse l’annulation de ce blâme, qui viole la liberté d’opinion des fonctionnaires comme l’interdiction d’exécuter un ordre manifestement illégal ou de nature à compromettre un intérêt public.

LE JEUDI 18 NOVEMBRE A 14 H

 

VENEZ SOUTENIR ÉRIC CARRÉ

AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE TOULOUSE

68 rue Raymond IV, Toulouse

métro Jeanne d’Arc

 

 


 

 

 Publié par à 20 h 49 min