Jan 132012
  

 

Sur FRANCE INTER, le mercredi 11 janvier 2012, Patrick COHEN recevait Pierre JOXE ancien ministre de l’Intérieur et de la défense, et ancien membre du Conseil constitutionnel à l’occasion de la sortie de son livre, « Pas de quartier ? Délinquance juvénile et justice des mineurs » (Fayard, sortie ce 11 janvier)

( écouter l’interview ici) 

 

Pierre JOXE

 

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« PAS DE QUARTIER ? »: Pierre JOXE défend dans un livre la justice des mineurs

article de Pascale JUILLIARD (AFP) PARIS ÔÇö L’ex-ministre socialiste Pierre Joxe, devenu avocat spécialisé dans la défense des enfants, plaide pour le système français de justice des mineurs, régie par un droit spécial dont il redoute la « démolition », dans un livre intitulé « Pas de quartier? », publié ce mercredi 11 janvier 2012

M. JOXE fut député, plusieurs fois ministre (Industrie, Intérieur et Défense), premier président de la Cour des Comptes et membre du Conseil constitutionnel, de 2001 à 2010.

« J’ai découvert la justice des mineurs (régie par l’ordonnance de 1945 ndlr) à l’occasion de la loi « PERBEN I » de 2002, déjà d’inspiration sarkozyste, qui commençait à démolir le système », a-t-il expliqué à l’AFP.

« Puis, la loi dite « PERBEN II » de 2004 a introduit une mesure unique dans l’Europe démocratique, la possibilité de mettre un enfant en garde à vue pendant quatre jours dans certaines circonstances. C’est là que je me suis dit: quand je sortirai du Conseil constitutionnel, je vais me consacrer au droit des mineurs ».

En mars 2010, Pierre JOXE s’est donc inscrit au barreau de PARIS et après une « période d’observation » dans des tribunaux en FRANCE et à l’étranger, a commencé à plaider.

Aujourd’hui, à 77 ans, il exerce « à temps partiel » son activité d’avocat, se consacrant « uniquement aux mineurs et aux commissions d’office » (la défense des enfants dont les familles n’ont pas de ressources).

« Je refuse toute clientèle privée », dit-il. « Premièrement, je n’ai pas besoin de ça pour vivre. Deuxièmement, je fais ça pour des raisons patriotiques et civiques, parce que la démolition du système français de 1945 est un grand danger pour la démocratie ».

Dans la première moitié de son livre, Pierre JOXE narre une dizaine d’affaires auxquelles il a assisté. Certains enfants sont issus de familles engluées dans des problèmes d’inceste, d’alcool, de violences …

« D’une façon massive, obsédante (…), j’ai vérifié la coïncidence de plus en plus frappante entre relégation urbaine, misère sociale et délinquance juvénile », écrit-il.

Dans la deuxième partie, il dénonce une « frénésie » législative qui, sous l’impulsion de Nicolas SARKOZY, a modifié ces dix dernières années l’ordonnance de 1945, « prestigieux héritage de la Résistance » donnant la priorité aux actions éducatives sur les mesures répressives.

C’est pourtant « un droit qui fonctionne assez bien en France puisque, aujourd’hui, plus de 80% des jeunes passant devant la justice des mineurs ne réitèrent jamais », écrit-il, déplorant qu' »au moins une loi par an, parfois deux », soit votée, « pour mettre en cause et bientôt en ruines le système inauguré en 1945 ».

« Cette évolution nous conduirait, si elle se poursuivait, à un régime de droit des mineurs comparable à celui qui existe aux ETATS-UNIS, qui traite les enfants comme les adultes », a-t-il affirmé à l’AFP.

« La FRANCE ferait mieux de s’inspirer de ce qui se passe chez certains de ses voisins européens », écrit M. JOXE, soulignant que la SUISSE a mis en place en 2007 une loi fédérale inspirée du modèle français.

(Pas de quartier? Délinquance juvénile et justice des mineurs, Ed. FAYARD, 316 pages, 19 euros)

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Interview de Pierre JOXE par Nicolas DESROCHES pour le Journal de SAONE-ET- LOIRE le 22 janvier 2012 ( cliquer ici)

Pierre JOXE

 Publié par à 2 h 25 min
Août 182011
  

Charlie BAUER cliché Vincent CAPMAN RIVA-PRESS

Nous empruntons ce beau titre à Michel HENRY qui – dans « LIBÉRATION » de ce mardi 9 août 2011 – relate la mort de Charlie BAUER, le dimanche 7 août 2011, dans le LOIRET, à 68 ans , à la suite d’une crise cardiaque. Auprès de Renée, sa compagne de toujours. « (…) En 1962, à 19 ans, il prend vingt ans pour des cambriolages de nuit un peu sévères (…). Sorti en 1977, après quatorze ans de prison, BAUER replonge au début des années 80 : il a fait le coéquipier de MESRINE. En reprend pour dix ans. En un quart de siècle sous les verrous, il a vécu les quartiers de haute sécurité, neuf ans à l’isolement total, « luttant et luttant encore pour ne pas sombrer dans la folie »(…) Lire la suite ici, avec un beau PORTRAIT de Patricia TOURANCHEAU paru le 7 septembre 2010.

Libre depuis 1988, il multipliait les conférences pour faire connaître l’horreur de l’univers carcéral. On lui doit l’ excellent « FRACTURES D’UNE VIE » (1990) réédité aux Editions AGONE en 2004 avec une Postface : QUINZE ANS APR├êS…

Plus récemment, il avait publié « LE REDRESSEUR DE CLOUS » aux Éditions du CHERCHE-MIDI (2010).

Charlie BAUER en 1990 ┬® AFP

A ne pas manquer : le très beau texte que lui consacre Franck JOHANN├êS dans « LE MONDE » de ce vendredi 12 août 2011 (télécharger ici le PDF).

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lire également : Charlie BAUER, la mort du dernier révolutionnaire par Clément MATHIEU.

et un subtil PORTRAIT de Philippe BILGER, saluant l’homme et ses excès, à défaut de pouvoir les approuver…

regarder la vidéo de Charlie BAUER sur le film de Jean-François RICHET : MESRINE Charlie BAUER, c’était, d’abord, une « voix » et « une grande gueule », qui portait loin…

Révolutionnaire ? Rebelle ? Insurgé ? Il avait fait sienne la devise de Victor HUGO : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » … Il restera une figure marquante et symbolique de la lutte anticarcérale. La population carcérale a changé, les conditions de détention ont (un peu) évolué… Mais – à cet instant – de nombreux hommes, par exemple, endurent le martyre dans les Quartiers d’Isolement qui ont remplacé les défunts Q.H.S. Toutefois, la lutte a changé de forme et d’objectifs pour les 10 ans qui viennent. Indignés et révoltés nous le sommes, et ne nous contentons pas de le clamer dans les salons mondains. Nous continuons de porter cette révolte avec les armes du Droit et des médias. N’hésitez pas à nous rejoindre : ROBIN DES LOIS a besoin de « tout le monde »…

 Publié par à 22 h 54 min
Sep 212010
  

Ce mercredi 15 septembre est paru un livre intéressant : « le Taulier, Confessions d’un Directeur de Prison » (FAYARD)


Depuis vingt et un ans, Olivier MAUREL (photo) – actuellement Directeur de la M.C. de POISSY – vit en prison. Nous en parlerons (article à publier). Nous sommes lucides : il existe des hommes et des femmes très « bien » au sein de l’A.P., malgré le « système » délirant dans lequel ils sont obligés de travailler. Il est même étonnant qu’il n’y ait pas plus de « salauds » et de « pervers » dans un univers o├╣ règnent l’arbitraire et la soumission la plus totale, à l’abri des regards extérieurs.

Nous ne sommes pas non plus naïfs : nous souhaitons recevoir des réactions de lecteurs et visiteurs qui nous expliquent si l’autoportrait que trace de lui-même ce « Taulier » atypique correspond bien à la réalité de son comportement derrière les murs depuis des années. A vos claviers ! Pas de courriers anonymes.

Sonya FAURE (LIBÉRATION) lui a consacré un intéressant PORTRAIT le 13 septembre dernier.


Charles MAUREL, directeur de POISSY (cliché Charles DOLFI pour FAYARD)

lire aussi :

  1. L’INDÉPENDANT.com
  2. LES DERNI├êRES NOUVELLES d’ALSACE (excellente interview par Elodie BECU)
 Publié par à 23 h 25 min
Juil 172010
  

Ed BUNKER

« Si je devais mettre sur une balance
tout ce que j’ai fait à la société

et tout ce que celle-ci m’a fait
je ne sais de quel côté elle se pencherait »

E. Bunker

Edward BUNKER s’il n’a pas la réputation publique de James ELLROY qui le fit découvrir à François GUERIF son éditeur français était (est a dû être effacé) un des plus puissants auteurs de romans noirs.

BUNKER a signé quatre romans (la trilogie de la Bête constituée de Aucune bête aussi féroce, La bête contre les murs, La bête au ventre et Les hommes de proie), dont deux adaptés au cinéma, Le récidiviste de Ulu GROSBARD (Dustin HOFFMAN avait acheté les droits à BUNKER pour lui permettre de voir venir) et en 2000 Animal Factory mis en scène par Steve BUSCEMI avec Willem DAFOE (à faire peur), Edward FURLONG, Mickey ROURKE (dans le rôle d’une folle outrancière) et BUNKER lui-même. Au cours de sa vie mouvementée, il fit plusieurs apparitions au cinéma (Runaway Train dont il a écrit le scénario et Tango and Cash de KONCHALOVSKY, des histoires d’évasion) dont la plus célèbre dans Reservoir Dogs de Quentin TARANTINO dans le bref rôle de Mister Blue.

(extrait de Mort d’un malfrat – Ed BUNKER (1933 – 2005), Luc BROU, Agoravox, 27 juillet 2005) Lire la suite »

Juil 122010
  

En mai 1943, Henri GIRARD fait la Une des journaux : accusé d’un triple meurtre au Château d’ ESCOIRE devant la Cour d’Assises de la DORDOGNE. Il est acquitté. Qui peut alors imaginer que – sept ans plus tard – Henri GIRARD fera encore la une sous le pseudonyme de Georges ARNAUD, mais cette fois-ci pour un roman appelé à un énorme succès, « LE SALAIRE DE LA PEUR ».

C’est l’histoire étonnante qu’a publiée Dominique RICHARD, grand reporter à SUD-OUEST, ce dimanche juillet 2010, et que nous reproduisons intégralement. On trouvera, en fin d’article un lien intéressant vers un autre article : Roger MARTIN, biographe de George ARNAUD, est persuadé de son innocence.

Lire la suite »

Juin 032010
  

Abdel-Hafed BENOTMAN – photo Sophie CHIVET – VU

(extraits d’un article d’Hubert ARTUS posté sur RUE89 le 13 janvier 2008)

 » (ÔǪ) Né en 1960 à PARIS, Abdel-Hafed BENOTMAN est le dernier enfant d’une famille nombreuse, arrivée d’ALGERIE dans les années 50. Qui, après 1962, choisira de garder la nationalité algérienne. Aujourd’hui, son frère et ses deux sœurs – dont l’une est avocate – ont opté pour la nationalité française.

Incarcéré très tôt pour vols et récidive, il additionnera quatorze ans de braquages, de détention, entre cellules, évasions, quartiers d’isolement. La dernière peine, donc, entre juin 2004 et mai 2007, pour quatre braquages et un butin global de 22 000 euros.

Dès l’âge de 15 ans, à CLAIRVAUX puis dans d’autres centrales, BENOTMAN côtoie la crème de la voyouterie française. Il deviendra un militant de la chose carcérale (une émission radio sur une station associative parisienne, la revue l’ « L’ENVOLEE  » envoyée aux détenus). Puis, surtout : auteur, homme de théâtre, animateur pour l’association Dire et faire contre le racisme, parrainée par Danielle MITTERRAND.

Au tout début des années 2000, lorsque paraît »Éboueur sur échafaud », son deuxième ouvrage, BENOTMAN commence à devenir tendance, dans le milieu germanopratin : mauvais garçon, plusieurs braquages, trois grosses peines de prison, sans-papiers, bel homme, talentueux nouvelliste.

Son premier recueil de nouvelles, »Les Forcenés », publié lors d’un de ses séjours à l’ombre (en 1993, puis réédité chez RIVAGES en 2000), avait été préfacé par le père du polar anglais moderne, le regretté Robin COOK. Le livre sera suivi d’un ouvrage autobiographique, « Éboueur sur échafaud » en 2003, puis d’un second recueil de nouvelles, »Les Poteaux de torture ». Le premier roman de BENOTMAN, »Marche de nuit sans lune », paraît le 6 février 2008, toujours chez RIVAGES, suivi de plusieurs autres (ÔǪ) » ( bibliographie chez RIVAGES )

Retrouvez A.H. BENOTMAN sur son blog : Style au noir

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ROBIN DES LOIS apprécie la profonde « humanité » de cet homme, sa générosité et son militantisme inaltérable.

Nous vous invitons donc à chatter avec lui aujourd’hui dans le cadre de l’ opération PRISON VALLEY sur ARTE -Tv à partir de 18 heures