Jan 132011
  

la maison d'arrêt de VERSAILLES ┬® Witt/sipa

Ce titre amusant est emprunté au brillant billet de Gilles DEBERNARDI, publié sur le site du DAUPHINE.com

Corruption ? Histoire d’amour authentique ? Bien malin qui pourrait répondre. Mais pourquoi un Directeur de prison ne tomberait-il pas amoureux d’une personne détenue ? Et vice-versa ? Comme le relate LE POINT.fr :

 » (…) Le directeur de la maison d’arrêt pour femmes de VERSAILLES a été mis en examen, le mercredi 12 janvier 2001, pour avoir fait bénéficier d’un traitement de faveur la jeune femme ayant servi d’appât dans l’enlèvement suivi du meurtre d’Ilan HALIMI dans l’affaire du « gang des barbares », ont indiqué, jeudi, des sources concordantes.

Florent GONCALVES, 41 ans, a été mis en examen à VERSAILLES pour « remise illicite d’une somme d’argent et d’objets interdits à une détenue » avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire, ont indiqué à l’AFP le ministère de la Justice et une source proche de l’enquête, confirmant une information du PARISIEN -Aujourd’hui en France.

Il lui est reproché d’avoir eu, entre décembre 2009 et octobre 2010, des relations sexuelles en échange d’un traitement de faveurs avec une détenue de 21 ans, Emma ARBABZADEH  , dite Yalda,  condamnée en première instance et en appel à neuf ans de réclusion pour avoir servi à appâter Ilan HALIMI, un jeune juif tué en 2006 après trois semaines de séquestration (…) lire la suite en cliquant ici

Tous les « connaisseurs » de l’univers carcéral sont informés de ces réalités : une surveillante qui tombe amoureuse d’une personne détenue, une personne détenue qui tombe amoureuse d’un infirmière… Nous laisserons chacun juge de cette histoire qui, pour nous, rappelle une évidence : les personnes détenues sont des êtres humains comme les autres… Comme dans la vie « normale », à l’exception de quelques grands psychopathes qu’il aurait, d’ailleurs, fallu détecter et aider « avant »…

Michèle ALLIOT-MARIE et Florent GONCALVES, en juin 2010 ┬®Benoît TESSIER / REUTERS

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Yalda (capture d'image FR3)

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à lire :

LE PARISIEN

LE FIGARO avec de très nombreux « commentaires » révélateurs de l’opinion …

L’HÉRÉTIQUE : des points de vue radicaux …

M.S.N. news  : des précisions intéressantes, humainement, sur la véritable personnalité de la jeune femme, par Elsa VIGOUREUX

selon Jean-Marie DELARUE, dont l’équipe avait enquêté sur place, ce n’est pas une, mais six détenues placées dans deux cellules qui ont bénéficié de privilèges indus … L’ « histoire d’amour « prendrait, alors, une autre coloration. Attendons le procès public pour y voir clair…

LE PARISIEN du vendredi 14 : le directeur de prison « amoureux » aurait eu plusieurs favorites

LE POST : l’avocate de YALDA rétablit sa vérité

LE POST du mardi 18 janvier 2011 : l’avocat du Directeur, Florent GONCALVES, rétablit sa vérité …

LE PARISIEN du vendredi 21 janvier : comment la détenue a manipulé le directeur

 Publié par à 19 h 28 min
Juin 202010
  

Article cité dans son intégralité

Des barreaux à la vie intime et familiale, La Voix du Nord, 22 juin 2010

├ètre emprisonné, c’est être privé de liberté. Mais faut-il pour autant être privé de vie intime et familiale ? …

Les règles européennes et internationales recommandent que non, mais dans les faits… Depuis 1991, Rapha├½l Bonte est visiteur de prison. Vingt ans qu’il prête l’oreille à des détenus à Lille et Valenciennes. Vingt ans qu’il écoute le malheur. Et fort de cette expérience, à la question de l’amour en prison, il avance cette préconisation : « La condition sine qua non à une vie intime est l’encellulement individuel. » Tellement rare en l’état actuel de la surpopulation carcérale.

De toute façon, selon lui, la vie intime en prison est taboue. Et il soulève : « Il faudrait des sortes de délégués de prison, désignés par tirage au sort – afin de ne pas céder au « caïdat » – qui pourraient exprimer la parole collective normalement due aux prisonniers. » Cette vie intime est souvent fantasmée. D’après Anne Chereul, coordinatrice régionale de l’Observatoire international des prisons, « la prison guillotine la sexualité et peut s’installer alors une sexualité de substitution, solitaire ou homosexuelle. Mais rarement harmonieuse. D’autant que l’homophobie règne entre détenus. On a eu des personnes qui ont subi des choses atroces. »

Et d’insister : « L’autorité pénitentiaire doit faciliter les relations intimes désirées, que ce soit avec quelqu’un dedans ou à l’extérieur. Or, les unités de vie familiale n’existent dans aucune des prisons de la région. Et les parloirs des centres de détention ont souvent des murets séparant détenus et visiteurs, ce qui est illégal. Avec des détenus qui peuvent être sanctionnés s’ils s’appuient ou passent au-dessus du muret. Et à Douai, par exemple, ce sont des petits box étriqués, mal ventilés et surchauffés. »

Incompréhension

Anne Chereul comme Rapha├½l Bonte évoquent les nombreux cas de rupture ou de divorce quand une personne est emprisonnée. « Les détenus nous font part de l’incompréhension régnante. Ils ne parlent plus que de la prison et ne sont pas réceptifs aux problèmes financiers de leur famille, en arguant qu’ils n’ont pas à se plaindre car eux sont en liberté. Ou alors les familles n’osent rien leur dire car elles estiment qu’ils subissent déjà assez », rapporte M. Bonte.

Ces problèmes financiers des familles sont souvent aggravés par l’éloignement du détenu. Selon une étude de 2009 de l’UFRAMA, 27 % des visiteurs habitent à plus de 100 km. Ce qui implique des dépenses : 58 % des personnes dépensent plus de 50 euros par mois pour aller visiter « leur » détenu et 15 % plus de 150 euros. Anne Chereul : « ├çà commence par là : rapprocher les détenus de leur famille. »