Avr 142014
  

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Après de cruelles épreuves, Hélène WASTIAUX a quitté le Centre de Détention pour Femmes de RENNES ce lundi 14 avril 2014, avant de se rendre, ce mardi, à LA SANTE pour la pose d’un bracelet électronique. Cette mère de famille au passé irréprochable avait commis un meurtre en 2008. Une terrible querelle de voisinage qui durait depuis des années et l’avait poussée à bout. Mais qu’elle regrettera toute sa vie, comme elle l’explique avec dignité. Lire la suite »

 Publié par à 18 h 55 min
Nov 222010
  

Nous reproduisons ici un remarquable entretien de Jean-Marie DELARUE, Contrôleur Général des Lieux de Détention, recueilli par Marie BOETON et publié par LA-CROIX.com le 21 novembre 2010.

Il explique pourquoi il encourage une plus grande expression des détenus .

Jean-Marie DELARUE :  » Encourager la parole pacifierait le quotidien en prison « 

 

Centre de détention de LA FARLEDE, près de TOULON. Les revendications, notamment sur les parloirs, ont du mal à remonter jusqu’à la hiérarchie des prisons (AFP/Éric ESTRAD).

ENTRETIEN

Alors que débutent lundi 22 novembre les Journées nationales des prisons, axées cette année sur le thème de l’expression individuelle et collective des détenus, Jean-Marie DELARUE déplore le manque d’écoute des condamnés lors de leur incarcération.

LA CROIX : les détenus réussissent-ils à faire entendre leur voix en prison ?

JEAN-MARIE DELARUE : Malheureusement non. Ils n’ont quasiment jamais la possibilité de s’exprimer sur leurs conditions de détention. L’administration pénitentiaire ne connaît donc pas leurs attentes concernant le fonctionnement des parloirs, les conditions de travail, etc. Entamer un dialogue avec les condamnés constituerait certes une petite révolution, mais de nombreux pays d’Europe ont déjà franchi le pas.

Au DANEMARK, par exemple, chaque prison s’est dotée d’un comité de détenus, lequel a pour mission de faire remonter les revendications des condamnés à la hiérarchie. En ANGLETERRE, des enquêtes sont régulièrement réalisées auprès des détenus. En FRANCE, rien de tel. Les surveillants auraient pourtant tout intérêt à ce que les détenus disposent de vrais espaces d’expression.

Qu’auraient-ils à y gagner ?

Encourager une telle prise de parole pacifierait considérablement le quotidien en prison. Aujourd’hui, faute de pouvoir faire entendre leurs doléances, les détenus refusent très régulièrement de regagner leur cellule ou boycottent le travail. Or, ce sont des conflits toujours très redoutés par les surveillants, car ils savent très bien que tout peut très vite dégénérer.

Les demandes individuelles sont-elles prises en compte ?

Pas réellement. Les très nombreux courriers de détenus qui me sont adressés – bouleversants pour beaucoup – témoignent d’un manque patent d’écoute. Les condamnés déplorent le peu de temps que leur consacre le personnel pénitentiaire, mais aussi les intervenants extérieurs.

Je ne peux m’empêcher de faire un lien entre ce constat et les centaines de tentatives de suicide et de grève de la faim recensées chaque année. Il s’agit là de formes d’expression désespérées ne visant qu’à une chose : attirer l’attention.

Vous qui êtes l’un des rares à pouvoir directement entrer en contact avec les détenus, quelles sont leurs principales doléances ?

Elles sont très modestes. L’éloignement familial reste leur premier souci. Viennent ensuite la promiscuité en cellule et les difficultés d’accès aux soins. Ils ont, par ailleurs, des revendications concernant le fonctionnement des parloirs, leurs conditions de travail ou les activités sportives ou culturelles qui leur sont proposées.

L’administration pénitentiaire vient de publier un rapport plutôt favorable à l’expression collective en détention. Avez-vous bon espoir que les choses évoluent ?

Je suis confiant. D’abord parce que certains directeurs d’établissement expérimentent déjà, à petite échelle, des dispositifs plutôt innovants dans ce domaine. Ensuite parce que le directeur de l’administration pénitentiaire, Jean-Amédée LATHOUD, est lui-même ouvert à l’idée de permettre une plus grande expression des détenus.

Enfin, parce que la loi pénitentiaire votée l’an dernier promeut clairement cette prise de parole. Elle la cantonne, pour l’heure, aux seules activités proposées en détention, mais j’ai bon espoir qu’on puisse à terme l’élargir à d’autres champs.

recueilli par Marie BOËTON
 Publié par à 21 h 41 min
Nov 082010
  

madame Anastasie par André GILL, le 19 juillet 1874

Il ne suffit pas à l’Administration pénitentiaire d’interdire toute liberté d’expression dans « ses » prisons en pratiquant la censure tous azimuts. Elle entend, également, censurer les associations de défense des personnes détenues qui luttent pour informer les Français sur ce qui se passe dans « leurs » prisons et avec leurs impôts.

Nous venons d’apprendre (source: LYON-CAPITALE.fr) que « l’administration pénitentiaire interdit la distribution de tracts devant la maison d’arrêt de LYON – CORBAS. Elle aurait envoyé un fax dans ce sens aux représentants régionaux de l’Observatoire des prisons. L’antenne RH├öNE-ALPES de l’OIP qui organise un débat le 11 décembre sur la libération de la parole des détenus a organisé quatre demi-journées de tractage devant la maison d’arrêt de LYON-CORBAS, depuis le 30 septembre. Dans ses tracts, il invitait les personnels de la prison, les détenus et leurs proches à confier leurs témoignages à l’OIP en vue du débat. La direction de l’établissement justifie sa décision du fait de « remarques reçues de différents intervenants  » et demande à l’OIP de « ne plus procéder à de nouvelles distributions ».

la M.A. de LYON-CORBAS

Une sympathisante de ROBIN DES LOIS et de l’A.R.P.P.I. a déjà été victime de la même censure, avec un coup de fil de menaces émanant bizarrement du … Directeur Interrégional du S.P.I.P. de … LYON, il y a 3 mois devant le C.P. de VARENNES-LE-GRAND . Celui-ci confondait, manifestement son rôle de travailleur social avec celui de C.R.S.

Il est évident que l’A.P. peut – en l’état du droit, et de la jurisprudence – juridiquement, interdire ce qu’elle veut sur son « terrain », lequel est généralement assez étendu autour des prisons. Nous allons bien voir, pour ce qui nous concerne, comment le Tribunal Administratif local tranchera entre deux droits : le droit de propriété et le droit à l’information et à la liberté d’expression.

Notre site étant régulièrement consulté par les collaborateurs de Michèle ALLIOT-MARIE , nous adressons, d’ores et déjà, à la Garde des Sceaux, théoriquement défenseure des libertés publiques ( voir, tout récemment, le brutal limogeage de Gérald DAHAN ou les tentatives d’étouffement de l’affaire WOERTH-BETTENCOURT …) nos plus vives protestations en totale solidarité avec l’O.I.P.

LES PIÈCES DU DOSSIER : chacun peut se forger une opinion en toute connaissance de cause .

le tract imprimable (PDF)

le second tract (PDF)

  l’appel aux Juges de l’Application des Peines

le communiqué de l’O.I.P. RH├öNE – ALPES et la jurisprudence actuelle

lire le communiqué de l’O.I.P. ce lundi 8 novembre 2010

Qui était André GILL, auteur de la célèbre caricature d’Anastasie ?

pourquoi le prénom Anastasie est-il devenu synonyme de censure ?

La liberté d’expression doit se défendre partout, chaque jour et sans relâche : sinon, elle dépérit. Les libertés publiques constituent un tout indissociable : il n’y a pas de « petite » censure et de « grave » censure.

 Publié par à 16 h 26 min
Sep 302010
  

Florence AUBENAS à LYON-CORBAS le jeudi 30 septembre 2010

ROBIN DES LOIS reproduit ici in extenso un article de LYON-MAG pour lui assurer une diffusion maximum. Très informés de la situation à LYON-CORBAS – qui constitue la caricature de prisons inhumaines construites dans une terrifiante dérive à l’américaine et que nous avons condamnée dans un dossier récent sur l’Industrie carcéralenous nous associons, bien entendu, pleinement à la totalité de cette action. Rappelons à tous les « usagers » de cette sinistre prison que l’association FAITES LA LUMI├êRE EN DÉTENTION, présidée par Karine BERGNES , accomplit un travail de fond sur les prisons de la Région Lyonnaise pour aider les familles et les personnes détenues au quotidien. N’hésitez pas à la contacter.

Rappelons, d’autre part, que ROBIN DES LOIS est – très clairement – favorable à la création d’associations de personnes détenues à l’intérieur des prisons – comme il en existe dans de très nombreux pays – pour résister à l’arbitraire et constituer une force de dialogue avec une administration très souvent totalitaire. Pour ROBIN DES LOIS, tout ce qui peut faire progresser le « Droit » à l’intérieur des zones de non-droit que constituent les 196 prisons de FRANCE et de Métropole doit être « conquis » devant les Tribunaux ou par une pression constante exercée contre les Gardes des Sceaux quels qu’ils soient.

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L’ancienne otage détenue en IRAK tenait jeudi matin une conférence de presse devant la prison de CORBAS, au titre de présidente de l’Observatoire International des Prisons. Alors qu’elle tiendra un débat public le 11 décembre prochain à LYON pour  » la libération de la parole détenue par les murs des prisons « , la journaliste s’inquiète de l’état lamentable du dialogue dans l’établissement, en particulier dans le rapport détenus / personnel pénitentiaire.

Lyon Mag : Concrètement, en matière de communication, qu’est ce qu’il se passe dans cette prison à Corbas ?

Florence Aubenas : C’est rare de faire une conférence de presse pour dire qu’on ne sait pas ce qu’il se passe. Normalement, c’est l’inverse. Il y a 690 détenus dans cette prison, et nous ne savons pas ce qu’il s’y passe. La parole est empêchée. Les détenus, les intervenants, les familles, toutes les personnes qui participent à la vie de cet établissement ne peuvent pas faire entendre librement ce qu’ils ont à en dire. Quand quelqu’un veut s’exprimer, on lui oppose une sanction. Et cela n’est pas possible dans une démocratie. On fait passer aux personnes des mois derrières ces murs, o├╣ l’arbitraire et la loi du plus fort règnent. On ne peut pas leur demander à leur sortie d’être des braves citoyens. La citoyenneté, c’est aussi à l’intérieur de la prison qu’on l’apprend.

Les détenus s’expriment par la violence ?

Un détenu qui voudrait remettre en cause ses conditions de détention, pour des raisons de cohabitation en cellule, a beaucoup de mal à se faire entendre. Il a du mal à ce que sa parole soit prise en compte par l’administration pénitentiaire. Souvent, la seule manière de s’exprimer, c’est de mettre le pied dans la porte. Cela peut être ne pas rentrer après la promenade, faire des mouvements protestation, et s’exprimer non pas par les mots, mais par les gestes. Cela est interprété comme de la violence. La seule réponse opposée, c’est la sanction, la discipline, la punition. Je pense qu’il faut commencer par s’écouter les uns les autres, pour que les détenus puissent exprimer ce qu’ils ont à dire. Cele n’est pas du ressort de l’indiscipline. C’est un libre accès dans la parole dans la démocratie.

Cet état de fait n’est-il pas dû à l’automatisation du bâtiment, qui restreint le contact humain ?

C’est tout à fait autre chose. Il s’agit de la liberté d’expression en prison. Et elle ne passe pas forcément par la création d’associations de détenus. C’est davantage de dialogue, d’expression. Prenez un détenu qui mentionne un problème, aussi anecdotique soit il, sur les menus de la cantine. C’est loin de rentrer dans le cadre d’une revendication politique, et pourtant il ne sera pas entendu. Il faut commencer par s’écouter, se comprendre, et arrêter de réagir par la violence. Dans les prisons de FRANCE, depuis 2008, nous avons 36% d’augmentation de violences contre les surveillants. Nous avons le taux d’EUROPE le plus fort en suicide. Il y a d’autres moyens de se faire entendre que des actes violents contre les autres ou contre soit même.

LIRE AUSSI « DES MOTS A TRAVERS LES BARREAUX  » sur L’HUMANITÉ.fr du lundi 4 octobre 2010

 Publié par à 23 h 12 min