Dany LEPRINCE a quitté vers 9H20 la maison d’arrêt d’AGEN, avec laquelle il sera encore en lien par le biais de son bracelet électronique et retrouvé, trois quarts d’heure plus tard, sa femme Béatrice qui l’attendait vêtue d’une robe beige légère, devant la maison o├╣ ils vont désormais vivre.
Dany LEPRINCE, vêtu d’un blouson et d’un pantalon sombres, s’est alors à dures peines frayé un chemin parmi les nombreux journalistes et cameramen présents.
« C’est magnifique« , avait dit à la presse, quelques minutes avant son arrivée, sa femme, en assurant qu’ensemble, ils entendaient vivre la « vie des couples normaux en France, avec nos petites habitudes ».
Parlant au nom de son mari « qui n’a absolument pas le droit de communiquer avec les médias« , Béatrice LEPRINCE a confirmé que le « combat va continuer » en vue de l’innocenter.
Dany LEPRINCE, 55 ans, a obtenu pour la deuxième fois la liberté, conditionnelle, cette fois, après 17 ans de détention.
Le Tribunal d’application des peines (TAP) de MELUN lui a accordé celle-ci, le 10 octobre 2012.
En 1997, Dany LEPRINCE avait été jugé coupable des meurtres de son frère, sa belle-sœur et de deux de ses nièces de 7 et 10 ans, à coups de hachoir, victimes retrouvées chez elles, dans le village sarthois de THORIGNE-SUR-DUE.
Accusé par sa femme de l’époque et sa fille dans des versions qui ont varié, Dany LEPRINCE avait en garde à vue avoué le meurtre de son frère avant de se rétracter. Depuis il a toujours clamé son innocence.
En février 2008, il a épousé Béatrice, médecin anesthésiste, après avoir fait sa connaissance à travers un échange épistolaire.
Dany LEPRINCE avait déjà obtenu, en 2010, une liberté provisoire qui a duré neuf mois, jusqu’au 6 avril 2011, lorsque la Cour de révision a rejeté sa requête visant à obtenir un nouveau procès, aux termes d’un arrêt scandaleux (lire les ouvrages de Roland AGRET et de Franck JOHANNES)
A MARMANDE, il sera employé par une association de réinsertion, Environnement Plus, au sein de laquelle il va entreprendre une formation de cariste.
Les mesures prévues par le T.A.P. seront en principe en vigueur sept ans : obligation de résider chez Béatrice, d’exercer une activité professionnelle, interdiction de parler à la presse et obligation d’indemniser les parties civiles.
Il pourra aussi peut-être rendre visite à ses voisins les plus proches, Maïté DUCHAMPS et son époux. Cette dernière a tenu vendredi matin a dire à la presse toute son émotion de le voir revenir. « Je suis très touchée« , a confié la quinquagénaire, en décrivant un homme « très discret, très gentil, avec toujours un petit mot pour rire« . « J’ai un mari qui est malade », a-t-elle encore raconté en expliquant que lors de sa précédente libération, Dany LEPRINCE venait « l’aider pour soulever du poids ».
Peu avant 11H00, un fonctionnaire de l’Administration Pénitentiaire venu s’assurer que le dispositif de bracelet électronique fonctionnait, a quitté les lieux, laissant le couple seul.
« On va se préparer à manger. S’installer tranquillement« , a dit Mme LEPRINCE.
Dans la Sarthe, la présidente de l’Association pour la vérité rendue aux victimes de THORIGNE-SUR-DUE, Christine FOURNIER, a aussi promis, le 10 octobre, de « relancer les choses ». « La justice n’est pas passée, la vérité n’a pas été établie« , avait-elle déclaré. « Si Dany était coupable, il n’était pas seul et s’il est innocent, les coupables sont toujours dehors« .
(avec A.F.P.)