A ROBIN DES LOIS, nous n’employons jamais le mot « maton ». Nous estimons, en effet, que surveillants et détenus se trouvent dans la même « galère », dans un « système » totalement aberrant. Le respect des personnels par les personnes détenues entraînera – selon nous – à la longue, le respect des surveillants pour les personnes détenues, leurs droits et leurs souffrances.
Mais c’est le titre d’un excellent-livre publié ce mercredi par les Éditions FAYARD, sous la plume d’Arthur FRAYER, un jeune journaliste de OUEST-FRANCE « infiltré ». Après avoir passé le concours, en 2008, il est devenu « maton » pour les besoins de son enquête…Il vit aujourd’hui au MOZAMBIQUE.
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Que savons nous vraiment de la prison ? Uniquement ce que veulent bien nous en dire des détenus, des associations (!) ou des membres de l’administration pénitentiaire. Partant de cette idée, Arthur FRAYER a voulu aller plus loin. Décidé à voir par lui-même ce qui se passe dans ce monde clos, ce jeune journaliste a mené l’enquête de l’intérieur : il a passé le concours de gardien de prison et est devenu, l’espace de quelques mois, un « maton ».Comme Florence AUBENAS dans Le Quai de Ouistreham, il s’est « infiltré » pour rendre compte d’un monde toujours méconnu.
En stage à FLEURY-MEROGIS, puis en poste à ORLÉANS, il raconte ses mois passés en détention. Il s’attendait à être confronté à la violence, à l’injustice, mais pas, comme l’avait pourtant prévenu un de ses instructeurs, à « se prendre de la misère plein la gueule ». On découvre avec lui, en partageant son inquiétude, son étonnement et souvent sa colère, la réalité des maisons d’arrêt surpeuplées, les humiliations quotidiennes – pour les détenus comme pour les matons –, le désespoir et la folie, la roublardise de tous, le poids de l’enfermement.
Au fil des jours, toutes les certitudes du journaliste vacillent : comment rester juste, comment œuvrer à la réinsertion quand on doit exercer un métier épuisant dans des conditions si difficiles ? Finalement, quand Arthur FRAYER décide de jeter le gant, on mesure combien il est difficile de ne pas vaciller soi-même dans un tel milieu. Cette expérience hors du commun donne aujourd’hui un récit bouleversant et d’une force rare. Il ne peut que servir la cause qui est la nôtre : humaniser la prison, et la transformer radicalement dans les 10 ans qui viennent !
à lire :
un article de la RÉPUBLIQUE du CENTRE sur Arthur FRAYER, originaire de SANDILLON (LOIRET)
Arthur FRAYER, invité du GRAND JOURNAL (voir la vidéo, à 18 minutes)
émission de l’ATELIER 33 (École de Journalisme de BORDEAUX) sur la prison : écouter
Bonjour,
L’émission de l’atelier 33 sur la prison, avec Arthur Frayer en invité a été réalisée par les étudiants de l’Institut Pratique du Journalisme (IPJ Paris-Dauphine). Pas par l’école de journalisme de Bordeaux.
Bien à vous.