A l’occasion de la sortie en salle du film UN PROPHETE, de JACQUES AUDIARD, François KORBER, dans un article du « MONDE » en date du 26 août 2009, évoque « la restitution scrupuleuse des bruits et de l’espace d’une prison ».
UN PROPHETE est un film français réalisé par JACQUES AUDIARD en 2008. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne 9 récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le 26 août 2009 et a comptabilisé 1 249 000 entrées.
Ce film a bénéficié d’une très large et bonne critique. Rare voix discordante, Catherine CHARLES de l’A.R.P.P.I., dans une interview intitulée « PRISON BERK », sans nier la qualité cinématographique de l’œuvre, déclare : « Avec ce film, Tahar RAHIM laisse une empreinte nette et précise dans les fichiers des grands du cinéma français. Pour le coup, sans être experte amie-amie avec l’audiovisuel, je trouve qu’avec ce « prophète », au format inhabituel, AUDIARD nous parle de cinéma à défaut de prison« .
synopsis
Malik El DJEBENA, un jeune délinquant condamné à six ans de prison, est dès son entrée, contraint par un clan mafieux corse d’assassiner Reyeb, qui s’apprête à témoigner contre eux. Il devient dès lors le protégé et le larbin de César LUCIANI qui contrôle l’ensemble de la prison, les petits et gros trafics, avec l’aide de surveillants soudoyés. Petit à petit, il gagne la confiance de César qui décide de lui confier un certain nombre de missions de renseignements et de transmission d’informations avec l’extérieur. Malik organise en parallèle son propre réseau en prison avec l’aide des « barbus » et d’un gitan tout en continuant à prêter allégeance à Luciani, par crainte et intérêt.
Après avoir purgé la moitié de sa peine, Malik obtient avec l’aide de LUCIANI des permissions de sortir journalières que le vieux chef corse utilise pour organiser ses affaires mafieuses à l’extérieur. Malik devient ainsi indispensable à LUCIANI, qui, de plus, voit son influence s’amenuiser au sein de l’établissement pénitentiaire sous le double effet du regroupement des prisonniers corses près de leur famille et de la montée en puissance des chefs maghrébins plus ou moins liés aux réseaux religieux musulmans.
LUCIANI, trahi dans ses affaires à l’extérieur, décide de reprendre le pouvoir en éliminant un concurrent marseillais lié aux Italiens et des traîtres au sein de son clan. Il confie à Malik la mission de trouver une équipe pour éliminer ces personnes et de s’allier localement avec Brahim LATTRACHE pour le partage du territoire.