La Cour de Révision des Condamnations pénales vient de décider – ce mardi 13 avril 2010 – l’annulation des verdicts prononcés contre Loïc SECHER et Marc MACHIN. Ils seront rejugés, mais c ‘est parfaitement logique : il n’aurait pas fallu des annulations pures et simples, sans explications. Il est normal que les familles des victimes aient « droit » à ce nouveau procès o├╣ apparaîtront les légèretés des enquêteurs, la religion de l’aveu plus ou moins extorqué ou le simple « parole contre parole » dans nombre d’affaires de mœurs (Loïc SECHER). Il est, par ailleurs, naturel que la famille de la victime – dans le cas de l’affaire Marc MACHIN – puisse voir le véritable coupable condamné, à supposer que celui qui a « avoué » … soit bien le véritable coupable…
Loïc SECHER et Marc MACHIN condamnés l’un pour viol (qu’il a toujours nié) et l’autre pour meurtre (qu’il a « avoué » avant de clamer son innocence) ont déjà passé respectivement neuf et sept ans en prison. Regardez-les bien ! En face, droit dans les yeux, comme eux vous regardent. Ce pourraient être votre frère, votre cousin, votre père, … vous-même !!!
Retour sur quelques crapuleries judiciaires et policières…
Nous savons (presque) tous qu’il y a de très nombreux innocents dans nos prisons, mais que les cas de révision sont extrêmement rares. Partialité, je-m’en-foutisme, aveux extorqués, faux témoignages et dénonciations calomnieuses alimentent chaque année ces monstruosités … Face à cela, les cas de révision sont, pour l’instant, rarissimes…
Les révisions accordées mardi à Loïc SECHER et Marc MACHIN portent, en effet, à huit, depuis 1945, le nombre d’accusés ayant bénéficié de cette procédure, rare en FRANCE même si elle a été assouplie par une nouvelle législation en 1989.
– mardi 13 avril 2010 : la Cour de Révision décide d’annuler les condamnations et de faire rejuger par la cour d’assises de PARIS Marc MACHIN et Loïc SECHER, qui clamaient leur innocence après avoir été condamnés l’un pour meurtre, l’autre pour viol.
– en 1989 : Patrick DILS avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour les meurtres de deux enfants commis en 1986 à MONTIGNY-LES -METZ (Moselle). Après révision en avril 2001, il avait été de nouveau condamné, à 25 ans, en juin 2001. En 2002, il est finalement acquitté en appel. Il espère toujours que la justice puisse faire la lumière sur ce crime qui a « brisé » la vie des familles des deux victimes mais aussi la sienne, a-t-il déclaré mardi matin sur FRANCE – INFO.
– en 1999 : Rida DAALOUCHE, un Tunisien rejugé par la cour d’assises de l’HERAULT après avoir bénéficié d’une révision en 1998, est acquitté du meurtre d’un ouvrier commis en 1991 à Marseille. Il avait été condamné en 1994 à 14 ans de réclusion. Même s’il a repris une vie professionnelle et affective, « il est marqué à vie et traîne toujours un sentiment d’injustice », a confié son avocat Me Frédéric MONNERET.
– en 1975 : Guy MAUVILLAIN, condamné pour le meurtre d’une vieille dame à 18 ans de réclusion est rejugé après révision et acquitté en 1985. Décédé il y a quelques années, il ne s’était « jamais tout à fait remis » de ce drame et de plus de six années passées en prison à cette occasion, selon son avocat Me Jean-Yves DUPEUX.
– en 1973 : Roland AGRET, condamné à 15 ans de réclusion pour l’assassinat d’un garagiste obtient la révision de son procès et son acquittement en 1985, après un an de grève de la faim et une grâce médicale en 1977. » Même si la vie a repris son cours, je reste une plaie vivante « , a confié M. AGRET qui continue, à travers une association – que ROBIN DES LOIS ne cautionne pas – à … continuer de faire semblant de se battre contre les erreurs judiciaires en se faisant grassement payer par de malheureuses familles prêtes à tout pour faire libérer l’un des leurs…
– en 1963 : Jean-Marie DEVEAUX, garçon boucher condamné à 20 ans de réclusion pour l’assassinat de la fille de ses patrons est rejugé après révision et acquitté en 1969.
– en 1949 : Jean DESHAYS, docker accusé d’avoir assassiné un fermier, condamné à 20 ans de travaux forcés est rejugé après révision, et acquitté en 1955.
innocents en prison : l’horreur absolue, chaque jour, pendant d’interminables années …
La prison, c’est – déjà – atroce pour « n’importe qui ». En quelques heures, vous devenez « une merde », un simple numéro d’écrou, un « sujet » de quelques petits roitelets qui vivent, en permanence, dans l’abus de pouvoir. Tout ceci, « Au nom du Peuple Français », c’est-à-dire en votre nom. Mais vous, PONCE-PILATES, vous en foutez : vous n’étiez pas là, aux procès … Ce n’est pas vous directement, bien sûr…
Il y a, pourtant, des centaines d’innocents dans nos prisons. Normal : vous vous en foutez (bis). Et les magistrats qui les y ont expédiés sont « irresponsables » … Jusqu’au jour o├╣ vous serez concerné(e), vous-même, ou l’un de vos proches. Ce jour-là, il sera trop tard et vous découvrirez la merde, l’angoisse, les suicides, les violences, le racket de certains fonctionnaires corrompus (pas tous, heureusement), et tout ce que « ROBIN DES LOIS » dénonce et combat avec une poignée d’autres associations ! Notre seul espoir, c’est que ce petit billet vous fasse prendre conscience de ces horreurs, et vous incite à nous rejoindre. « Avant qu’il ne soit trop tard ».
Enfin, nous ne pouvons rendre de plus bel hommage à tous ces innocents que de mettre, pour une fois, une image sur leurs numéros d’écrou et de publier la photo des deux « héros » du jour. Deux innocents qui – nous l’espérons – vont bientôt quitter le Royaume des Ombres, pour retrouver la lumière du Soleil. Pas grâce aux magistrats, ni grâce à vous : grâce à leurs familles, qui se sont battues. Grâce à la Presse, qui a su soulever une paupière pour aller voir de plus près. Grâce à leurs ami(e)s. En espérant que – cette nuit et toutes les autres nuits – les magistrats et les jurés qui les ont froidement expédiés vers l’Enfer sur Terre vont dormir un tout petit peu moins bien. Quoique…
Julien DELMAS et le Bureau de ROBIN DES LOIS (avec LE PARISIEN.fr pour l’ historique)