C’est le titre d’un très intéressant dialogue qui vient de paraître chez FLAMMARION. « La prison doit changer, la prison va changer » avait affirmé Nicolas SARKOZY en 2007 en réaction à l’indignation citoyenne et médiatique déclenchée par l’état désastreux des prisons en FRANCE. Ces propos prometteurs ont été suivis par la création d’un Contrôleur Général des Prisons ( Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté, qui englobe, aussi, les locaux de garde à vue ou les Centres de Rétention, par exemple) et le vote d’une loi pénitentiaire en 2009. Pourant, force est de constater que les conditions de détention restent toujours aussi archaïques. Comment a-t-on pu laisser s’installer une telle inertie ? Pourquoi cet immobilisme ?
Ce sont les questions que se posent Véronique VASSEUR, ancien médecin-chef de la prison de la Santé, et Gabriel MOUESCA, qui a passé dix-sept ans dans les geôles de la République. Ils reviennent, dans un dialogue vif et étayé, sur le refus de transparence d’une administration pénitentiaire toute-puissante et l’ambiguïté de l’ensemble de la classe politique face à un enjeu sociétal majeur. De 2000 à 2010, leur conversation-vérité retrace les étapes de ce renoncement consternant. Ce regard croisé et concret – ils racontent la vie au quotidien, le mitard, l’hygiène, la promiscuité, les suicides… – rappelle la nécessité de construire une politique pénale enfin digne du pays qui se prétend patrie des Droits de l’Homme. « ROBIN DES LOIS » est, bien évidemment, partie prenante de ce combat.