Les revendications des agents de la pénitentiaire de Villenauxe-la-Grande se confondent avec les revendications nationales : surpopulation carcérale, manque de moyens humains, conditions de travail qui se dégradent. Mais, mercredi soir, la tension a monté d'un cran dans les murs du centre de détention.
Parler à la garde des Sceaux
Tard dans la soirée, deux détenus ont réussi à monter sur le toit d'un
des bâtiments puis s'en sont pris aux agents et aux forces de l'ordre
dépêchés sur place pour tenter de juguler cette tentative de rébellion.
Entre deux jets de pierre, les deux hommes voulaient parler à la garde
des Sceaux. En vain. Ils ont pu être finalement maîtrisés par les
agents des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), des
hommes spécialement entraînés pour intervenir en milieu carcéral.
Une situation tendue qui, hier encore, semblait préoccuper la direction
de l'établissement, surprise, semble-t-il, par l'ampleur du
mécontentement des détenus, conjugué à celui des agents pénitentiaires.
Avec six cents places, le centre de Villenauxe accueille désormais une
population carcérale plus difficile et pas obligatoirement des
individus en fin de peine. Un vrai problème pour les agents qui
réclament des effectifs ainsi que des moyens supplémentaires pour faire
face à cette situation qui entraîne, selon les syndicats, « des
violences à l'encontre du personnel ainsi qu'entre les détenus ».
Dans la promiscuité actuelle et les tensions qu'elle occasionne, on est
bien loin des actions de prévention, même si, à Villenauxe, des efforts
sont faits pour des
animations menées en faveur des détenus.
Le quotidien est bien trop contraint pour que la formation, le suivi
sanitaire, social et psychologique, l'anticipation de la sortie
puissent se faire dans les conditions souhaitables.
Déjà, vendredi
dernier, à la fin de la promenade, sept détenus du centre de détention
de Villenauxe avaient refusé de rejoindre leurs cellules.
La
direction a préféré faire appel aux équipes régionales d'intervention
et de sécurité. Arrivés vers 21 h 30, les ERIS, en provenance de Dijon,
ont menotté et remis les sept détenus en cellule, dans le calme.
Sonnette d'alarme
« Ces détenus ont voulu dénoncer, entre autres, la sévérité du juge
d'application des peines, indique Jérôme Péligri, secrétaire local de
l'UFAP. Les détenus trouvent qu'il n'accorde pas assez de remise de
peines et d'autorisations de sortie. »
C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, selon le syndicaliste. L'absence de travail à l'atelier est aussi en cause.
« Seule une quarantaine d'entre eux travaille contre cent vingt en
temps normal. Ils se plaignent également de la diminution des activités
sportives et des problèmes d'accès au centre de détention pour leurs
familles. Pour certaines d'entre elles, il est coûteux et difficile de
venir et donc d'accéder au parloir », explique-t-il. « Comme pour la
diminution de la charge de travail aux ateliers, nous tirons la
sonnette d'alarme depuis des mois. La direction doit prendre des
mesures, sinon de tels événements risquent de se reproduire, peut-être
avec encore plus de détenus. La situation est très tendue en ce
moment. »
Auteur : C. LEVERT et M. GIBET
Article paru le : 28 mai 2010
Il faut arrêter avec les détenus !!! Les vrais victimes sont à l'extérieur.
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