Inspiré par le rapport du député UMP Eric CIOTTI sur l’inexécution des peines pénales, ce projet de loi de programmation jusqu’en 2017, examiné en urgence (une lecture par chambre), avait été annoncé par Nicolas SARKOZY mi-septembre. L’affaire Agnès a donné un relief particulier aux mesures relatives aux mineurs et à l’évaluation de la dangerosité.
Vantant un texte « particulièrement ambitieux qui répond à certains dysfonctionnements majeurs », M. CIOTTI a notamment estimé qu’il allait « permettre à notre pays, qui manque cruellement de places de prison, de revenir vers la moyenne européenne », de « fluidifier le fonctionnement de la chaîne pénale et de favoriser l’exécution des peines ».
Il a aussi salué l’amendement gouvernemental lié à l’affaire Agnès en prévoyant « enfin une information partagée pour qu’on ne retrouve plus les incohérences ayant permis ce drame ».
Pour le Nouveau Centre, qui a également voté pour ce projet de loi, « si on veut redonner confiance dans la justice il faut améliorer l’exécution des peines », a expliqué le député Michel HUNAULT
A l’inverse, la socialiste George PAU-LANGEVIN a dénoncé « une politique de Gribouille » et « un aveu d’échec » sur l’exécution des peines, jugeant qu' »on se moque de l’opinion ». Elle a critiqué « une course-poursuite sans arrêt: plus vous construisez de places de prison, plus vous les remplissez, elles sont surpeuplées et notre pays fait l’objet de remontrances des instances européennes ».
Aux yeux de cette députée de PARIS, ce projet de loi « va dans le mauvais sens: au lieu de renforcer le suivi socio-judiciaire des condamnés, il va à l’inverse ».
Quant à Marc DOLEZ, il s’est élevé au nom du PCF et du PG contre « l’obsession d’accroître toujours plus le nombre de places de prison » et contre un « enchevêtrement de textes adoptés à la va-vite et toujours plus répressifs qui va renforcer l’engorgement des établissements pénitentiaires ».
Il a également déploré le « refus persistant du gouvernement d’entendre l’avis des professionnels », citant l’appel de 18 associations et syndicats contre ce projet de loi considéré comme « un non sens humain, économique et juridique ».
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Il faut lire, aussi, avec attention le compte rendu des débats et, en particulier le compte-rendu de la deuxième séance du mardi 10 janvier2012 , où l’opposition a vainement tenté d’obtenir le renvoi en commission ( cliquer ici) sous le repard narquois des quelques exaltés de la Droite Populaire seuls présents en séance : Jean-Paul GARRAUD, Eric CIOTTI, Christian ESTROSI et autres Christian VANNESTE… Compte tenu du rapport des forces en présence, ce texte – totalement insensé sur de nombreux points – avait peu de chances d’être retoqué, d’autant que le rapporteur Jean-Paul GARRAUD, est l’un des porte-parole les plus puissants de l’Institut (association) pour la Justice, association d’extrême-droite que nous combattons ici depuis deux ans.
Regarder la vidéo de l’intervention de Dominique RAIMBOURG, qui analyse parfaitement toutes les tares de ce projet de loi ( cliquer ici )